Pondichéry-Saïgon-Île de la Réunion, un premier roman de Jean-Marc Sandjivy

saigon sandjivy
ah zut, impos­sible de trouver une photo de Roland Garros dans les années 1980

Après trois ans en inter­nat militaire, j’ai décou­vert La Réunion en 1980. Deux années synonymes de liber­té retrou­vée, de couchers de soleil et de nouveaux copains. Jean-Marc Sandji­vy était dans ma classe en troisième puis seconde. Pour aller chez lui, je descen­dais la rue Léon Dierx du Tampon, je traver­sais le stade qui était ouvert aux quatre vents et j’atteignais le bâtiment réser­vé au person­nel du lycée Roland Garros. J’ai passé de nombreuses heures chez lui à jouer aux cartes avec ses sœurs avec en fond sonore Diane Tell qui chantait Si j’étais un homme. Il est venu jouer aux échecs ou au ping pong chez moi, on se retrou­vait tous les deux chez un troisième larron pour regar­der la télé, jouer, discu­ter sans fin et – quelque fois – travailler. Le père de Jean-Marc était un person­nage marquant du lycée, massif et impres­sion­nant. Ce livre, Pondi­ché­ry-Saïgon-Île de la Réunion, est une exofic­tion (je découvre le terme) consa­cré à ce géniteur au parcours romanesque et aux pulsions destructrices.
Je ne m’intéresse que très peu à la litté­ra­ture française contem­po­raine, l’autofiction me barbe et j’ai donc décou­vert ce texte avec un certain embar­ras. Décou­vrir des « secrets de famille » dont vous ne soupçon­niez rien (et ou vous pourriez même apparaître) est une drôle d’expérience de lecteur. Racon­té du point de vue du fils s’adressant indirec­te­ment à ses propres enfants, le récit fait voyager à travers l’univers colonial et la guerre d’Indochine/Viêt Nam et tourne princi­pa­le­ment autour du person­nage pater­nel cédant peu à peu à ses démons person­nels. Le style m’a rappe­lé Salman Rushdie (ma seule référence possible, l’auteur m’en excuse­ra) et mêle anecdotes familiales ou histo­riques et réflexions socié­tales. Il me semble que, comme souvent dans l’autofiction ou l’exofiction, le livre a permis à Jean-Marc Sandji­vy d’exorciser son propre passé pour tenter d’offrir un avenir plus lumineux à ses enfants.

Deux sites où se procu­rer le livre :
* les Éditions du Net : https://​www​.lesedi​tions​du​net​.com/​r​o​m​a​n​/​8​3​7​4​-​p​o​n​d​i​c​h​e​r​y​-​s​a​i​g​o​n​-​i​l​e​-​d​e​-​l​a​-​r​e​u​n​i​o​n​-​s​a​n​d​j​i​v​-​s​a​n​d​j​i​v​-​9​7​8​2​3​1​2​0​8​5​5​6​2​.​h​tml

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18 commentaires

  1. L’exo­fic­tion, pour moi c’est par exemple ce minus de Taran­ti­no tuant Hitler dans Inglo­rious Bastards. Y’a outrage, et pas que pour les histo­riens. Le cinéma non plus n’était pas à la fête.
    Faudrait que tu nous donnes des détails plus crous­tillants que ça pour qu’on ait envie de le lire.

    • Mon honnê­te­té prover­biale – et malheu­reuse – m’oblige à préci­ser que c’est du vrai copinage. Il y a des choses que j’aime bien, d’autres moins. Il faudrait peut-être un extrait pour motiver les troupes, je vais voir si l’auteur y pense.

  2. l’auto­fic­tion est un roman centré sur l’auteur, l’exo­fic­tion est centrée sur une autre personne bien réelle. L’une comme l’autre brodent sur la réali­té. Brodent, ce qui les distinguent des bio ou autobio­gra­phies et/​ou témoi­gnages. Fiction ne veut pas dire fictif.
    j’ai créé une page dédiée sur mon compte Facebook d’auteur : on y trouve la quatrième de couver­ture et un premier (court) extrait .

    • C’est prévu pour corri­ger ou suppri­mer dans un éclair de lucidi­té. Je peux allon­ger la sauce si nécessaire.

  3. C’est certai­ne­ment intéressant.
    Remon­ter son histoire familiale permet aussi de prendre conscience des trauma­tismes qui ont été trans­mis par les généra­tions précé­dentes qui ont vécu des choses diffi­ciles, même s’il y a une part de fiction.

  4. Je me deman­dais ‚s’il s’agit d’une exofic­tion, si on peut prendre pour argent comptant le côté historique ?
    Ou bien l’auteur joue avec la réali­té unique­ment avec les souve­nirs de ses proches. Ce qui peut se conce­voir aussi.

    • Je pense que la partie histo­rique est exacte – tant que c’est de l’Histoire générale. Mais je parle sans trop savoir ici :-)

    • Le gros de la partie histo­rique est avérée. La part non avérée est au condi­tion­nel mais tout à fait plausible, comme je l’explique dans le livre, en préam­bule : il y a un peu d’extra­po­la­tion ‑d’où l’exo”fiction” et non biogra­phie- dans la recons­ti­tu­tion qui reste tout à fait vraisem­blable. J’ai tenté de démêler le vrai du faux et tout semble cohérent. Je vais conti­nuer à mettre de courts extraits, mais autant se jeter dans le bouquin !

      Ravi que ça blog autour de mon ouvrage, même modestement …

  5. Merci pour ces préci­sions. Je le note.
    C’est un ouvrage qui peut parler à beaucoup de gens qui ont vécu ces périples dans une histoire familiale si mouvementée.

    • j’ai écrit en espérant que cette histoire person­nelle trouve un écho en dehors du seul cadre familial.

  6. Lu avec beaucoup de plaisir ce roman ou exofic­tion, peu importe, je l’ai lu un peu comme une psychanalyse,un exutoire dont les lecteurs seraient un peu les auditeurs.
    Le narrateur(qui sait l’auteur?)livre une très belle analyse de ce qui a fait son histoire mais aussi l’Histoire avec beaucoup de préci­sions. Cette analyse des senti­ments familiaux est toujours évoquée avec pudeur.
    Ainsi un père, moins atten­tif à sa famille,devoré par ses démons intérieurs mais ayant un sens profond de sa fonction d’enseignant ou d’intendant. Peut-on vraiment lui en vouloir?J’ai trouvé cette évoca­tion très touchante ainsi que l’évocation de cette mère ‚formant un couple fusion­nel avec son mari, et qui se consacre à sa famille.
    Vous montrez bien comment les valeurs ances­trales ont été conser­vées malgré les itinerances.
    De beaux passages sur la Réunion, l’Inde,la fidéli­té en amitié mais aussi la laideur de la guerre et de l’intolérance.
    Un épilogue heureux au bout du compte sur l’île de la Réunion, après tant de vicissitudes.
    Très bonne lecture donc.
    Vous souhai­tons le meilleur pour la suite en tant qu’auteur et plus personnellement.
    Et merci au blog de Li-An.

  7. Oui ‚j’espère ne pas avoir été trop subjec­tive, mais ce qui m’a plu,non pas par curio­si­té malsaine,c’est ce question­ne­ment du narra­teur sur lui même à travers le question­ne­ment sur le père.
    En ce sens beaucoup de lecteurs trices ont pu s’y retrouver.

    • Comme le dit Li-An , voilà qui fait plaisir à l’auteur !
      Tout avis est forcé­ment subjec­tif, il n’appar­tient qu’à la personne qui l’émet.
      Vous avez été sensible à tous les aspects de mon texte et oui, ça me fait plaisir…

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