

Mon Randall (1891 – 1935) était un illustrateur états-unien complètement oublié de nos jours. Il faut dire qu’il travaillait dans une branche très pointue : la communication pour les grands studios de Hollywood. Et il est mort jeune, ce qui ne lui a pas permis de se faire connaître dans une presse plus généraliste.
Le travail graphique pour les studios se composait de titres, de textes d’ouvertures (vous savez dans les vieux films), de portraits de star pour la promotion, de diverses affiches, etc…
Hachures à gogo
Randall travaillait à une époque où les illustrations noir et blanc tenaient le haut du pavé dans les journaux pour des raisons techniques – la qualité de la reproduction. Traits et hachures remplissent les pages et on peut réellement parler d’un Âge d’Or de la plume. J’admire, dans son cas, les différents traitements utilisés pour ses portraits, avec des rendus et ambiances différents. Il travaille aussi en ligne claire de façon très efficace. Et ses lettrages ! Magnifiques. En fait, on se rend compte que les dessinateurs qui travaillent en noir et blanc vont retrouver ces rendus et effets. Quelque fois, j’y vois du lettrage genre Serge Clerc première période ou du portrait façon Claveloux voire Moebius.
Ressources
- https://alphabettenthletter.blogspot.com/2025/04/creator-mon-randall-cartoonist-and.html
- https://ladailymirror.com/2016/10/31/mary-mallory-hollywood-heights-mon-randall-caricaturist/
- https://www.facebook.com/mon.randall
Merci pour la découverte ! On voit bien à son travail de typo son passif dans la création de titres et d’intertitres… Je n’avais jamais rencontré d’illustrateurs avec ce background (ou je n’ai pas fait attention).
Il y a quelques illustrateurs de l’époque qui ont travaillé dans ce cadre qui ont eu une carrière plus large, mais du coup, on connait mieux leur travail plus généraliste – dans une des ressources citées, on y donne des noms. À l’époque, l’apprentissage de la création des caractères était une étape obligatoire (il fallait dessiner les enseignes de toutes les boutiques). Gotlib en avait des souvenirs cuisants.
Sublime Certaines illustrations m’ont fait penser entre autres à Alfons Mucha et que dire de ce tigre…brrrr…Des affiches qui intriguent tant que l’instant d’après on tendait le ticket à l’ouvreur pour s’enfoncer le coeur battant dans la salle obscure️…Comment ça c’était carrément mieux avant ?
C’est sûr que l’on vit une époque d’affiches markettées. Bientôt l’IA probablement.
C’était tout de même ”marketté” à l’époque (comme tu le dis en réponse à Jérôme), ces affiches très belles me font penser pour certaines à celles de Burton Rice, dont je pensais que tu lui avais déjà consacré un billet, mais non… Il a son libellé dans ton premier lien.
Ha, je n’ai pas souvent croisé du Burton Rice, c’est pour cela que je ne l’ai pas chroniqué. Je vais creuser un peu.
Oui, tu as raison, on ne fait pas n’importe quoi, mais c’étaient en général les artistes qui proposaient des choses – c’est le cas avec Frank McCarthy par exemple quelques années plus tard.
Il est probable qu’il allait au delà des films,tel Jean Boullet pour la revue midi-minuit Fantastique qui proposait de longs papiers armés de quelques documents et photographies qu’il pouvait obtenir sans avoir parfois vraiment vu le film en question…
Sublime approche de l’art de l’affiche.
Merci pour ces si nombreuses découvertes qui cultivent ma curiosité en éveil.
J’ignore s’il avait en effet accès au film lui-même vu le rythme de production de l’époque.
Plaisir manifeste d’exploiter,expérimenter, explorer(!)diverses techniques, tonalités…à partir de sujet balancé plus ou moins motivant.
Évidemment on ne devait pas lui dire oui à tout…
Cette puissance…
Je songe au plaisir d’avoir découvert ici même Kupka qui m’a marqué au fer rouge…
Puis-je me permettre de t’aiguiller vers les affiches de films des frères Stenberg ?..
Moins variées mais quelques vertiges garantis, plutôt de style grand 8…
Les frères Stenberg, c’est vraiment une approche très différente. Et, évidemment, du coup plus moderne. Aaaaah, Kupka. Impossible de s’en lasser. J’avais une vague idée de projet d’album avec lui.
Très beau sujet,vraiment.
Les encouragements seraient bienvenus !
Genial ! Je ne connaissais pas du tout. Les compositions sont superbes (l’arbre entre autres). Il y a d’un coté la précision maniaque du trait comme chez Franklin Booth ou Joseph Clement Cole. Et un coté ligne claire / art deco.
Merci pour cette decouverte. Je ne sais si un ouvrage lui a ete consacré ? Peut un article dans feu la revue Ilustration ?
Son parcours a été trop court pour marquer le monde de l’illustration durablement. Pas de livre sur lui et rien dans Illustration à ma connaissance. Il est tout à fait dans l’école des artistes que vous citez.