The Best Work of Charles Dana Gibson (Bounty Books)

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À force de bouffer de l’illustration US d’avant la photo­gra­phie dans les magazines, j’en suis venu à inter­ro­ger le monde très artifi­ciel, blanc et banlieu­sard qu’elle met en scène au kilomètre. Mais cette gêne ne date pas d’hier et explique proba­ble­ment pourquoi je n’ai jamais parlé du travail de Charles Dana Gibson (1867 – 1944) sur ce blog. Très populaire dans les années 1890, il a créé le premier type de femme « typique­ment améri­caine » – et oui, vous imagi­nez bien, elle n’est ni Dakota, ni Sioux…

L’élite plaquée or

À la fin du XXème siècle, les États-Unis cherchent à définir ce qu’ils sont réelle­ment alors que les émigrants débarquent de toute l’Europe. Les illus­tra­teurs sont en première ligne pour propo­ser des modèles auxquels s’identifier. La Gibson Girl est une jeune femme de bonne famille WASP, élancée (sportive), à la cheve­lure épaisse, aux paupières lourdes et au port altier. Ce que dans notre jargon profes­sion­nel, nous appelons « une bourgeoise bien coincée ». Et c’est la raison princi­pale pour laquelle je ne me suis jamais penché sur le travail de Gibson, je trouvais son person­nage insupportable.

Et puis j’ai croisé d’autres images, j’ai décou­vert son sens de la carica­ture et j’ai appris à appré­cier son travail à la plume. On trouve assez facile­ment ses illus­tra­tions sur le Web et des livres récents sont consa­crés à son travail. Mais comme je suis un peu fouineur, je suis allé récupé­rer The Best of Charles Dana Gibson, publié en 1969 chez Bounty Books. Le livre reprend des ouvrages de Gibson, des espèces de livrets à l’horizontale présen­tant une petite histoire – je n’ai pas réussi à savoir s’il y avait un texte qui accom­pa­gnait les illus­tra­tions. The Educa­tion of Mr.Pipp, qui voit une famille visiter l’Europe, semble avoir été adaptée au théâtre et a été adaptée au cinéma (copies perdues).

La Gibson Girl a eu un énorme succès, notam­ment dans la publi­ci­té, dans le monde entier, Gibson a dirigé le magazine Life, a épousé une fille de la haute socié­té new yorkaise, a vu la mode passer après la Première Guerre Mondiale (ce qui fait quand même trente ans de carrière) et s’est tourné vers la peinture (je n’ai pas vu d’exemple de tableaux de sa main).

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4 commentaires

  1. Je suis ÉVIDEMMENT extrê­me­ment choqué par les commentaires,et j’ai meme tenté de ne pas sourire.

    L’homme sait y faire et s’y complaire dans le jeu et le mouve­ment du tissu,des amples étoffes,et de subtils drapés…pour ce qui est de sa ”philosophie”…fin travail de la plume, acadé­mique mais avec un discret pas de côté élégant et vivant.
    Je reste un incon­di­tion­nel d’Al Dorne et William mead Prince …mais c’est juste pour causer…

    • Mead Prince, j’en ai déjà parlé ici. Dorne, j’aime bien mais je n’ai trouvé une série d’images qui me motive pour un billet.
      Je suis moi aussi très impres­sion­né par le travail sur les robes. Ça devait lui prendre la moitié du temps.

    • Oui et non. Les femmes de Mucha sont des espèces de déesses inacces­sibles. Celles de Gibson sont des bourgeoises qui se la jouent inacces­sibles. Mais elles ont la même façon de poser, c’est vrai.

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