Le blog de Li-An
illustrations, BD, SF et mon travail à moi
Donjon – les trois derniers albums
Alors que vient de sortir le premier tome d’une nouvelle série réalisée par Lewis Trondheim tout seul – et dont je parlerai plus tard sur ce blog -, je viens de lire les trois derniers ouvrages de la fameuse série Donjon créée par Trondheim et Sfar. On remarquera que j’ai un peu de retard sur les parutions mais j’avoue que je n’y croyais plus trop à cette série devenue culte au point de susciter un site pirate reprenant les personnages. C’est que le plaisir intense de la découverte d’un univers qui réussissait à faire le pont entre parodie héroïque fantaisie et thèmes adultes tournait petit à petit au clin d’œil, à la gestion des différentes trames scénaristiques et à l’appauvrissement général des idées originales. Les dessinateurs officiels, Blain, Trondheim et Sfar avaient fini par jeter l’éponge en passant le relais du dessin mais l’esprit n’y était plus vraiment. Tel une nouvelle tour de Babel, le mirifique projet de 300 albums avait fini par s’embourber dans la rizière de la lassitude.
Bref, le fiston demande pour son anniversaire les trois albums manquants à la collection et je les ai attaqués sans beaucoup d’espérance. Retour en fanfare voit Herbert, le canard héros de la série principale, revenir en son royaume réclamer son héritage. C’est le second album dessiné par Boulet et il n’est pas vraiment aidé le pauvre. Il faut dire que, assez logiquement, Herbert devient un personnage de plus en plus sérieux au point de se prendre pour Tetsuo. Et l’ensemble perd beaucoup de son charme qui fonctionnait sur le décalage entre la glandouille attitude d’Herbert confronté à un univers où seule la violence et la force s’imposent. Du coup, complots, bagarre (et même une scène déjà multi visionnée des héros s’envolant dans les airs avec la ville en flammes par derrière).
Le miroir de l’inventeur appartient lui au cycle Monsters où chaque album est réalisé par un dessinateur différent et qui traite d’un personnage particulier de l’univers Donjon. C’est la partie la plus irrégulière de la série. Souvent les scénarios tiennent sur un personnage ou une idée mais, au fur et à mesure, le concept est de plus en plus intéressant avec des dessinateurs qui n’hésitent pas à bousculer les codes et quelques fois servis par un scénario qui apportent de l’air frais. Keramidas s’amuse visiblement beaucoup mais son dessin presque Disneyien qui vient après toute une floppée de dessinateurs de haute volée (je ne les cite même pas, n’importe quel éditeur sérieux en rêverait) qui déstructuraient littéralement la charte graphique Donjon est juste sympathique. Centrée sur les automates rencontrés dans un épisode précédent, l’histoire fonctionne surtout par les magouilles de Delacourt, poulet d’une mauvaise foi absolue et toujours à la recherche de pigeons à plumer. Les héros habituels sont presque transparents (avec quelques monstres un peu hors sujet d’ailleurs) et il y a encore beaucoup de baston. La fin, très ironique tendance noire, est réussie.
Finalement, ces deux albums me confortaient dans mon idée initiale et je m’attaquais sans plus d’excitation à Révolutions, dessiné par Obion, situé dans le cycle Donjon Crépuscule, celui qui me plaisait le moins. Plus sombre que les autres cycles, il ne m’a jamais totalement convaincu. Et là, surprise, bonne pioche. Déjà, la règle qui veut que les dessinateurs bien à l’aise dans la série sont ceux qui réussissent Marvin se voit confirmée. Avec son dessin souple, y’a pas à dire, Obion me fait plaisir aux yeux. La floppée d’ours balourds ont de bonnes têtes d’abrutis . Mais le vrai sujet d’étonnement c’est le scénario. La planète ayant pété, les personnages errent de fragment en fragment qui tournoient les uns à côté des autres. Les deux Marvin se retrouvent sur une grosse boule qui tourne perpétuellement sur elle-même et où la population a dû s’adapter pour ne pas chuter dans le vide. Ils vont donc croiser les différentes solutions de survie jusqu’à la ville en mouvement perpétuel dirigée par un petit bonhomme souriant et particulièrement démago. Bourré d’idées rigolotes et inventives , politiquement cynique et réjouissant à la fois, c’est probablement un des meilleurs albums de la série qui, du coup,fait regretter son arrêt assez brutal. Jérôme me dit que 2012 verra l’arrivée d’autres albums. Wait and see.
Bref, le fiston demande pour son anniversaire les trois albums manquants à la collection et je les ai attaqués sans beaucoup d’espérance. Retour en fanfare voit Herbert, le canard héros de la série principale, revenir en son royaume réclamer son héritage. C’est le second album dessiné par Boulet et il n’est pas vraiment aidé le pauvre. Il faut dire que, assez logiquement, Herbert devient un personnage de plus en plus sérieux au point de se prendre pour Tetsuo. Et l’ensemble perd beaucoup de son charme qui fonctionnait sur le décalage entre la glandouille attitude d’Herbert confronté à un univers où seule la violence et la force s’imposent. Du coup, complots, bagarre (et même une scène déjà multi visionnée des héros s’envolant dans les airs avec la ville en flammes par derrière).
Le miroir de l’inventeur appartient lui au cycle Monsters où chaque album est réalisé par un dessinateur différent et qui traite d’un personnage particulier de l’univers Donjon. C’est la partie la plus irrégulière de la série. Souvent les scénarios tiennent sur un personnage ou une idée mais, au fur et à mesure, le concept est de plus en plus intéressant avec des dessinateurs qui n’hésitent pas à bousculer les codes et quelques fois servis par un scénario qui apportent de l’air frais. Keramidas s’amuse visiblement beaucoup mais son dessin presque Disneyien qui vient après toute une floppée de dessinateurs de haute volée (je ne les cite même pas, n’importe quel éditeur sérieux en rêverait) qui déstructuraient littéralement la charte graphique Donjon est juste sympathique. Centrée sur les automates rencontrés dans un épisode précédent, l’histoire fonctionne surtout par les magouilles de Delacourt, poulet d’une mauvaise foi absolue et toujours à la recherche de pigeons à plumer. Les héros habituels sont presque transparents (avec quelques monstres un peu hors sujet d’ailleurs) et il y a encore beaucoup de baston. La fin, très ironique tendance noire, est réussie.
Finalement, ces deux albums me confortaient dans mon idée initiale et je m’attaquais sans plus d’excitation à Révolutions, dessiné par Obion, situé dans le cycle Donjon Crépuscule, celui qui me plaisait le moins. Plus sombre que les autres cycles, il ne m’a jamais totalement convaincu. Et là, surprise, bonne pioche. Déjà, la règle qui veut que les dessinateurs bien à l’aise dans la série sont ceux qui réussissent Marvin se voit confirmée. Avec son dessin souple, y’a pas à dire, Obion me fait plaisir aux yeux. La floppée d’ours balourds ont de bonnes têtes d’abrutis . Mais le vrai sujet d’étonnement c’est le scénario. La planète ayant pété, les personnages errent de fragment en fragment qui tournoient les uns à côté des autres. Les deux Marvin se retrouvent sur une grosse boule qui tourne perpétuellement sur elle-même et où la population a dû s’adapter pour ne pas chuter dans le vide. Ils vont donc croiser les différentes solutions de survie jusqu’à la ville en mouvement perpétuel dirigée par un petit bonhomme souriant et particulièrement démago. Bourré d’idées rigolotes et inventives , politiquement cynique et réjouissant à la fois, c’est probablement un des meilleurs albums de la série qui, du coup,
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Donjon ne s’est pas arrêté : aux dernières nouvelles, Trondheim et Sfar préparent deux albums pour 2012. En plus du scénario, ils signeront chacun le dessin d’un des deux bouquins.
Ah, ben voilà ce que j’attendais : une vraie information. Au départ, il était prévu 4 albums par an.
Boulet et Sfar dans le même billet ? Belle performance qui mérite d’être saluée.
Tadaaaaa.