La croisière incertaine-Gus Bofa (Seuil)


Diffi­cile de passer à côté de Gus Bofa vu le nombre de réédi­tions de ses livres ces dernières années. Dessinateur/​illustrateur tombé dans l’oubli, il est exhumé avec entou­hiasme par la ”Nouvel­leBD” via notam­ment Blain dont le dessin est très marqué par le travail de Bofa. J’avoue que cet engoue­ment m’a laissé un moment sceptique : voilà que l’on portait aux nues un type que je ne connais­sais pas du tout en tentant de gommer une partie de l’héri­tage BD franco/​belge. Le prix prati­qué par ces réédi­tions m’a un peu dissua­dé de tenter l’aven­ture et puis je suis tombé sur ”La croisière incer­taine” chez mon bouqui­niste. Une pure merveille. Bofa raconte dans l’intro­duc­tion qu’il comptait conter un conte illus­tré et que, finale­ment, il n’a gardé que les images avec un extrait de l’his­toire. Que l’on peut même éviter de lire… Le concept m’ébou­riffe, moi et mes problèmes de construc­tion de scéna­rio.
On y découvre donc des illus­tra­tions très simples au fusain (?) porteuse d’éton­ne­ment et de singu­la­ri­té. Le trait de Bofa est très relâché, de temps en temps très net et à d’autres moment presque impressioniste. 

Un exemple étant plus parlant qu’une tonne de texte voici le chapitre XIX ”Le chat Gentilhomme” 

Le Cheva­lier, trans­for­mé en chat par l’Enchan­teur, joue au tigre avec une bobine de bois, se cache, se tapit, guette sa proie, bondit sur elle féroce­ment, une vraie brute sauvage !
Mais voilà qu’il rencontre une souris, et, du coup, le gentil­homme lui revient :
« Souffrez, madame, dit-il que je mette mes hommages à vos pieds et baise vos mains !»
Bien avant le troisième mot, la souris était morte, de peur, et l’Enchan­teur, qui voyait toujours tout, mais ne compre­nait jamais rien à rien, pensa :
« Ce chat est très bon pour les souris ! »

« clic pour voir plus grand>

Retrou­vez l’oeuvre de Bofa sur ce site magnifique.

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13 commentaires

  1. Une décou­verte ! Savou­reux texte
    Superbe travail au fusain. Peut-on avoir un autre exemple ? 

  2. Le travail est au crayon, pas au fusain.
    Quant au prix des réédi­tions, il est calcu­lé sur le coût de fabri­ca­tion des livres et la clien­tèle possible, qui, dans le cas de Gus Bofa, est hélas peu nombreuse ! 

  3. Merci pour ces préci­sions Emmanuel (allez faire un tour sur son site). Du joli crayon bien travaillé alors :-)
    Pour le prix, je ne suis pas tout à fait aussi zen que toi. Pour des bouquins en noir et blanc, le Seuil aurait pu faire moins cher (Corné­lius, c’est une question de survie, alors je ne dis rien). Si un éditeur genre Taschen pouvait s’inté­res­ser au boulot de Bofa, ce serait le pied pour mon portefeuille.

  4. Bonjour.
    Fin novembre, les éditions Corné­lius publient ”Le Livre de la guerre de cent ans”, jamais réédi­té depuis sa sortie en 1921.
    Autre nouvelle, Le Seuil a renon­cé à Bofa. ”La croisière incer­taine” est donc promise au pilon. Il faut dire que cet éditeur n’a fait aucun effort pour vendre cet album : rien dans la presse, repré­sen­tants oubliant de présen­ter le livre, etc…
    La galerie An. Girard (7 rue Campagne-Première, 75014 Paris) ptopose jusqu’à la fin du mois une exposi­tion vente, présen­tant des dessins origi­naux de ”La Croisière…”, des ”Histoires extra­or­di­naires” de Poe et de ”La Voie Libre”. 
    Pour en revenir (avec deux ans de retard!) au prix des livres, il faut rendre en consi­dé­ra­tion que le gros public se moque éperdu­ment de Gus Bofa (qui est mort et ne passe pas à la télévi­sion). Les réédi­tions se vendent à quelques centaines d’exem­plaires (rien à voir avec ”Bigard en bande dessi­née” et autres best-sellers). Je ne pense pas que Taschen s’y risquerait !
    Meilleurs salutations.

  5. Jusqu’à la fin du mois ??? Zut, je n’aurai pas le temps d’y passer à temps. Pour le livre de Corné­lius, j’étais au courant et je l’attends avec une certaine impatience. Dommage que le Seuil n’ait pas assumé ces éditions (j’ima­gine que le direc­teur de collec qui a lancé ça est parti sous d’autres cieux). Je pense quand mm que son travail pourrait toucher un public plus large (d’un autre côté, je suis en train de surfer sur un site d’illus­tra­teurs avec des choses magni­fiques qui ne seront jamais réédi­tées). Allez, on ne va pas se laisser abattre ! Luttons, camarades, pour l’éba­his­se­ment des futures générations !
    Merci pour ce commen­taire instruc­tif, Emmanuel. 

  6. Alain Beaulet a aussi édité de superbes images réali­sées pour les Histoires Extra­or­di­naires et les Nouvelles Histoires Extra­or­di­naires d’Edgar Poe.
    Quel dommage que Gus Bofa n’ait pas fait de bandes dessinées ! 
    Je trouve qu’on mesure parti­cu­liè­re­ment son talent quand on le compare aux débuts de Hergé ou à Saint Ogan.
    J’aime bien aussi le petit côté ”Pellos” de son dessin. 

  7. C’est le blog des compa­rai­sons audacieuses : Pellos et Bofa ? Je n’y aurai pas pensé. Pellos va vers une simpli­fi­ca­tion énergique et carica­tu­rale alors que Bofa cherche des effets graphiques plutôt sophis­ti­qués il me semble… 

  8. Les premiers dessins du ”Livre de la guerre de cent ans” sont visibles ici :
    http://​www​.gusbo​fa​.com/​f​i​c​h​e​_​ouv...
    Par ailleurs Corné­lius vous invite à un pot 
    vendre­di 30 novembre 
    à la librai­rie Libralire 
    116 rue St Maur – 11e – M° Parmentier 
    19h 

    Pour fêter les parutions de : 

    LE LIVRE DE LA GUERRE DE CENT ANS 
    de GUS BOFA 
    et 
    LE GRAND AUTRE 
    de LUDOVIC DEBEURME, en présence de l’auteur 

  9. Ah génial, je vais me le réser­ver (non, je ne vais pas regar­der le prix avant). Je ne pense pas que je serai au pot mais j’envoie les Parisiens de ce blog me repré­sen­ter digne­ment (vous avez le droit de foutre le souk les amis). 

  10. Cool !
    On t’enver­ra la facture de ce qu’on a cassé ! 
    Je vais m’entrai­ner à Villiers le Bel ce soir ! 

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