

Après la déception de La Millième Nuit, j’ai eu quand même envie de tenter le roman à la base de l’univers décrit, La Maison des Soleils. Ben, finalement, même punition. Je l’avais cherché.
Avec une couv que je vais oublier dans exactement cinq minutes. Go.
Un millénaire d’ennui
Alors l’univers de La Maison des Soleils, c’est un très lointain avenir où l’Humanité colonise toute notre galaxie petit à petit, où les colonies deviennent royaumes et empires, s’effondrent ou évoluent en trucs cheloux, tout ça avec des vestiges d’une Grande Ancienne Civilisation dont personne ne comprend encore la technologie. Pour témoigner de tout ça, les Lignées parcourent l’espace et le temps, notamment la Lignée Gentiane qui a son grand rendez-vous de tous les deux cent mille ans. Et Campion et Purlasne sont encore et toujours à la bourre avec une mission critique à remplir. Un retard qui va leur permettre de sauver la Galaxie.
Je comprends un peu pourquoi les bloggeurs SF ont choisi ce roman. Alastair Reynolds développe un univers hyper cohérent avec des ambitions démesurées assumées. Pour parcourir l’Univers, il faut compter en millénaires, même en étant proche de la vitesse de la lumière. Reynolds trouve des solutions, propose des personnages hors du commun, des lieux étonnants, des concepts inédits (une séance de torture façon Rubik’s cube), des robots sympas (même s’ils semblent sortis d’une série des années 1980) et joue avec finesse avec cette gestion du temps, pas ressenti de la même manière par tout le monde.
Le retour de l’Agence tout risque
Mais rien à faire, ses personnages principaux me font le même effet que dans la nouvelle. Fades, peu passionnants. Et ces dialogues ! Ils ralentissent l’action où je rêve ? Les personnages passent leur temps à sortir des phrases du genre « J’ai un truc super important à te dire, mais on attendra plus tard… ». Et cette bande de bras cassés de Gentiane qui se doutent bien qu’il peut y avoir des traitres parmi eux qui veulent leur mort, mais qui ne trouvent pas le temps de se poser la question. Pour terminer, on a droit à un type mourant qui éructe « La Maison des Soleils… ». Ben, heureusement qu’un des persos devine tout seul de quoi ça cause parce que je ne vois pas comment Reynolds aurait pu se dépatouiller avec ça.
Vous m’avez compris, j’en ai fini pour de bon avec cet écrivain.

Star Wars, pour les retraités

L’année dernière, j’ai profité d’un abonnement Disney+ à prix cassé pour ne pas mourir idiot. Lorsque j’en parle autour de moi, tout le monde s’exclame « Oh, il faut que tu regardes Bref saison 2 ! ». Ce qui n’est pas idiot puisque je ne m’intéresse pas aux super héros en général, plus du tout aux films Disney et je n’ai jamais été un fan de Star Wars. Mais je suis curieux, alors commençons par…
The Mandalorian
Les Mandaloriens, ce sont les chasseurs de prime de l’univers Star Wars. Il était donc un peu logique de créer une série qui lorgne vers le western spaghetti, faisant du personnage casqué une espèce de Clint Eastwood de l’espace. Son contrat ? Récupérer un bébé Yoda. Trop mignon le bébé Yoda, notre Mandolorien le prend sous sa protection.
Le couple surprenant fait évidemment penser au manga historique Lone Wolf et Cub – un samouraï accompagné d’un enfant – et la série cite visuellement le film de genre des années 1970 (Peckinpah, Sergeo Leone…). Du coup, c’est léger, un peu débile et rigolo. Jusqu’à l’épisode des sept Mandaloriens.
Notre Mandalorien est engagé par un village qui est régulièrement menacé par des brigands. Pas besoin d’être grand clerc pour reconnaître le pitch des Sept Mercenaires/Sept Samouraïs. Mais en version dix ans d’âge mental. Les paysans se prennent des tirs de canon de pod dans la tête et tout le monde est en pleine forme après la bataille. Pas un seul blessé, dis donc, c’est de la veine. Un peu dégoûté, je suis allé voir ailleurs.
Andor
Dans Télérama, Andor a droit à quatre TTTT. Comme Le Dictateur de Chaplin ou Apocalypse Now. Sérieux, dude ?
Alors, Andor, c’est une histoire de résistance contre l’oppression impériale, une série où les choix moraux sont difficiles et les conséquences terribles. Enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre parce que je n’ai pas dépassé l’épisode 3. Je me suis rendu compte que je faisais une espèce de blocage visuel. Dans Star Wars, tout est tellement designé. Le moindre vaisseau, les moteurs du vaisseau, les rivets dans le vaisseau, les toilettes du vaisseau, le papier toilette du vaisseau et la crotte dans les toilettes du vaisseau sont amoureusement conçus pour vous hurler dessus : « Vous êtes dans Star Wars !». J’avais l’impression de contempler une attraction dans un parc dédié avec plein de fans déguisés qui baguenaudaient à droite à gauche. Et j’étais sûr qu’il n’y aurait pas de merveilleuse surprise inattendue pour réveiller mon intérêt . J’ai éteint la télé…


Les Gardiens de la Galaxie vol.3 – James Gunn
Je me rends compte que je n’ai pas parlé des Gardiens de la Galaxie sur ce blog. Une série Marvel de science-fiction sans super héros, qui ne se prend pas au sérieux et des personnages délirants – tout comme une bonne partie de l’action qui joue sur la grandiloquence ironique et un peu débile.
Le premier épisode était une belle surprise – je ne m’attendais pas à rigoler autant. Le deuxième épisode était distrayant, mais j’avoue que je suis incapable de le résumer aujourd’hui.
J’ai donc lancé ce troisième, qui semble être le dernier prévu, un paquet de pop-corn à la main et le cerveau en mode économie d’énergie. Et j’ai été très agréablement surpris.
Je ne suis pas un raton laveur
Après leurs dernières aventures (cf. la fiche AlloCiné), nos héros sont un peu à l’Ouest et Rocket, le raton laveur, déprime quelque peu. Mais voilàtipa qu’on cherche à l’enlever et qu’il se retrouve dans un sale état. Ses amis se secouent pour essayer de le sauver et sont confrontés au Maître de l’Évolution, le dingo persuadé qu’il va créer une race de sur-humains et qui, dans ses expérimentations, a donné l’intelligence et la parole à Rocket. Le film raconte en parallèle la vie de Rocket en tant que cobaye et les efforts de ses camarades pour le sauver. C’est vraiment de l’anti Star Wars : les décors sont délirants et inattendus, les personnages multiplient les gaffes et je me suis surpris à être ému par le récit de la jeunesse de Rocket qui n’est pas sans rappeler Tim Burton avec toute une bande de créatures défigurées qui se serrent les coudes. Du coup, je veux bien d’une série Gardiens de la Galaxie.
Il y a même une idée géniale que j’aurais bien aimée trouver : un personnage retrouve la femme qu’il a aimé, sauf qu’elle n’a aucun souvenir de cet amour et aucune attirance pour le gars en question.
On dirait que j’ai eu de la chance : Les Gardiens volume 3, c’est le seul de cette liste que j’ai vu (et j’ai bien aimé). Les autres, si j’ai bien suivi, on peut s’en passer ?
Si tu as aimé le 3, tu peux regarder les deux autres sans problème. Le deuxième est moins prenant peut-être mais pas honteux. Gunn a fait du bon boulot puisqu’il a écrit les scénarios et réalisé. Et ça te permettra de mieux comprendre les relations de l’humain et de sa chérie.
Je te remercie profondément d’avoir dit tout haut le puits d’indifférence agacée dans lequel m’a jeté La Maison des Soleils, pourtant adoubée par le gratin des bloggueurs SF qui d’habitude m’ouvrent les yeux (et le porte monnaie). Le Space Opera, c’est mieux quand c’est conçu par un catastrophiste éclairé comme Peter Watts.
J’arrive au bout de la saison 2 d’Andor, je finis par apprécier le design de la série, mais c’est vraiment parce que je m’ennuie. C’est peut-être conçu pour que les ados éprouvent enfin cet ennui dont on dit qu’il manque tant dans la construction psychologique des hyperactifs de maintenant.
De James Gunn, si tu n’as pas vu sa version de Suicide Squad, je te la recommande chaudement. C’est extraordinaire de me rendre mes 17 ans tellement c’est ludique.
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=245535.html
Attention à ne pas le confondre avec la version de 2017 de David Ayer, un catastrophiste pas éclairé.
Merci pour le conseil Suicide Squad. J’ai lu que Gunn est devenu un peu chef chez DC, on verra bien ce qu’il en sort.
Par contre, je n’ai jamais lu de Peter Watts – et peut-être même pas croisé sur un fameux blog SF que tu fréquentes. Tu conseilles quoi ?
Pour ce qui est de l’ennui dans les séries, je me suis rendu compte que lorsque je ne visionnais que ça, j’éprouvais le besoin de me laver les yeux et le cerveau avec un vrai film. Étrange sensation.
Pour Peter Watts, plutôt commencer par ce recueil de nouvelles
https://yossarianblogdotcom.wordpress.com/2020/07/15/au-dela-du-gouffre/
Ses romans sont plus difficiles d’accès.
Si c’est Môssieur Yossarian qui conseille… Merci, je note.
Après avoir survécu à la saison 2 d’Andor, qui est d’après les professionnels de la profession un préquel de Rogue One, j’ai voulu revoir Rogue One, passablement oublié ; j’ai compris pourquoi je l’avais oublié, c’est pas très mémorable ! il y a trois gags qui rappellent vaguement la grande époque où trois gags dans Star Wars nous suffisaient pour être heureux, et un Peter Cushing d’occaze en peau de clone de synthèse.
A part ça, on est encore dans le foreverisme : prolonger la vie commerciale de produits ayant atteint leur date limite y’a déjà un moment.
Bref, c’est pas du tout comme Alien : Earth, produit pour l’instant très malin qui cause de notre époque en ellipsant la bestiole, mais je vais conserver mon enthousiasme pour plus tard, car je n’ai vu que le pilote, et je me rappelle que dans Alien : Romulus, la première demi-heure sur les prolos de l’espace était très réussie, avant de plier l’échine sous la loi du genre.
J’ai vu que le type a fait aussi Legion. Je vais regarder ça avant que mon offre promotionnelle Disney+ s’arrête.
Attention : Legion n’est pas ce qu’elle parait, dit-il d’un air entendu. On s’en aperçoit assez rapidement, mais plus ça va plus c’est chéper. Ils se sont bien amusés, en tout cas, et la direction artistique est sans faille. Mais ça n’excuse pas tout.
Un premier épisode très impressionnant en tous les cas, je vais cruncher le reste.