L’éducation des assassins t.1 ( Étienne Le Roux – Delcourt )

J’ai un peu de mal à suivre les auteurs qui affirment détes­ter le genre ”héroïc fanta­sy” ou qui en parlent avec de gros ricane­ments gras de derrière le comptoir. Pourquoi bouder un genre populaire ? Pourquoi ne pas essayer de s’en emparer tel un nouveau Sergeo Leone réinven­tant le western ? Mais, bah, les détrac­teurs du genre ont malheu­reu­se­ment à peu près autant d’ima­gi­na­tion que les fans hysté­riques du même genre.
Autant dire que j’ai ouvert avec intérêt le premier album de mon camarade Étienne Le Roux chez Delcourt (qui s’ouvre par une citation de Tocque­ville). Sous la forme d’un long flash back, il narre les horribles aventures de jeunes enfants issus d’une tribu aux rites chama­niques impres­sion­nants confron­tés à une civili­sa­tion basée sur l’escla­vage qui rappelle forte­ment l’Empire Romain et se regrou­pant derrière Orcan, le plus jeune devenu muet en contre­par­tie de pouvoirs étranges. Ce qui frappe au premier abord, c’est la violence de la narra­tion. On est loin du manichéisme guerriers/​orcs, lointain héritier de la duali­té cow-boys/­peaux rouges jouant sur des codes specta­cu­laires de l’action en évitant soigneu­se­ment d’abor­der des thèmes réelle­ment déran­geants. Étienne Le Roux montre des enfants enlevés par pure bêtise, vendus comme esclaves par des types vague­ment pourris, confron­tés surtout à une violence insti­tu­tion­nelle et non pas héroïque. Le graphisme s’éloigne lui aussi des canons modernes du genre (ligne claire réaliste post manga/​comics), d’un classi­cisme assumé aux couleurs plus subtiles que les flash ordis habituels. Bon, je ferme ici le mode [/​copinage].

trompette de la mort

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30 commentaires

  1. Pour ma part, j’aime bien l’heroic fantasy ;-)

    Mais je me méfie en revanche de Delcourt. Cet éditeur commence des tas de séries qui ne se finissent pas toujours. Je ne me préci­pite donc pas trop sur les premiers albums.

    Pour Etienne le Roux, qui a déjà un bon curri­cu­lum, on peut espérer que cela me sera pas le cas (je retiens qu’on lui a tout de même fait arrêter Ameno­phis dans le passé). J’avais appré­cié la Mémoire dans les Poches.

    En tout cas, j’appré­cie les albums qui vont au delà des conven­tions du genre. Merci de la suggestion !

  2. Une bonne histoire, qu’elle soit d’Héroïc Fanta­sy ou pas, reste une bonne histoire (j’enfonce des portes ouvertes).
    Il me semblait bien t’avoir agacé ;-)

    Ce qui m’étonne, c’est le nombre de titre de ce genre qui me parait relati­ve­ment disproportionné(mais je n’ai pas compté, je dis vraisem­bla­ble­ment des âneries).

    Il me semble, qu’à un moment au moins, on donnait trop d’impor­tance par rapport à d’autres titres, à ce genre dans les librai­ries (opinion personnelle).
    On peut aussi comprendre que certains soient hermé­tiques aux histoires ”avec des monstres”.

    Le premier cycle de ”La Quête de l’Oiseau du Temps” et ”Le Grand Pouvoir du Chnin­kel” sont dans mon Panthéon. 

    J’entends les ricane­ments dans mon dos … Oui, je sais, c’est de l’H‑F de ”vieux”.

  3. @Totoche : il y a pléthore de titres parce qu’il y a un public prêt à dépen­ser de l’argent dans le genre et surtout suite au succès de Lanfeust. C’est une logique mercan­tile accen­tuée par le désir de jeunes auteurs biberon­nés aux jeux de rôles. Le succès plané­taire de World of Warcraft ne va pas aider à la diver­si­fi­ca­tion. On remar­que­ra que Delcourt propose moins de choses depuis quelques années. Sfar et Trond­heim ont propo­sé une alter­na­tive intel­li­gente avec leurs Donjon.

    @Raymond : en fait, j’ignore à quel point Delcourt sabre ses séries. Visible­ment, ce sont celles que je ne suivais pas parti­cu­liè­re­ment. En règle générale, il propo­sait aux auteurs de boucler rapide­ment l’his­toire mais en fait, comme je n’ai pas fait très atten­tion, je ne sais pas si c’est encore le cas.

  4. Je suis super content, j’ai les mêmes goûts priori­taires pour les ”vieille­ries” HF que Totoche. Il ne va pas pouvoir me chambrer sur ce coup-là. Bon, sinon il y a de fortes chances que ”l’édu­ca­tion (sans ”s”, Li-An, Darcos f’rait la gueule :-)) des assas­sins” arrive chez moi dans un proche futur, ou un futur proche…

  5. J’ai connu il y a quelques années un type super sympa qui ne jurait que par ”Lanfeust de Troy” … J’avais beau lui conseiller ”La Quête” ou d’autres titres, rien à y faire, il n’y avait que ”Lanfeust” ! Comme si Arles­ton avait inven­té l’HF en BD. Tiens ? C’est bizarre, on dirait que ce commen­taire n’a aucun intéret (non plus) …

  6. J’ignore d’où est issue cette fameuse légende de ”la fille en bikini qui combat un dragon”. Ça semble être plus un concept années 70/​80 d’illus­tra­tion post Frazet­ta (les filles ne sont pas armées chez Frazet­ta). Mais visible­ment c’est devenu un rêve humide chez pas mal d’auteurs post Assoce (et je ne redon­ne­rai pas de défini­tion de cette race maudite).

  7. @david t : c’est un peu de la mauvaise foi, David :-)
    1. elles ne sont pas habillées d’un string (je m’étais trompé, c’est un string qu’il faut mettre aux filles, pas un bikini)
    2. elles ne se battent pas contre un dragon
    3. ”Les conqué­rants” datent de 2005, ”les Brumes” de 2003. Seule ”la Geste” (2001) est accep­table. Mais j’igno­rais que cette série fut lu aussi passion­né­ment par les auteurs de l’Assoce.

    En fait, l’image est plus facile­ment associable aux jeux vidéos en ligne, notam­ment les Coréens où les jolies filles aux armures impro­bables (comment ne pas proté­ger le nombril ou les cuisses) sont légions. Mais en fait, même le pire des designers n’ose pas le string.

  8. mais… j’avais juste dit « gros seins et épée », ce qui en l’occu­rence se voulait une varia­tion sur le « femme nue + arme » de jochen gerner (in l’éprou­vette #2)… j’ai jamais parlé de bikini ni de dragon, ni de rêve humide et encore moins d’auteurs post assoce, c’est pourquoi je n’ai pas trop compris ton commen­taire… mais bon, ce n’est pas très grave.

  9. Ah ah, c’est parce que je ne te visais pas en parti­cu­lier. C’est un vieux running gag issu d’inter­views enten­dues à la radio ou lues dans des magazines. Des auteurs qui font ”ah ah, moi je ne dessine pas des filles en string avec une épée en train de se battre contre un dragon” (et c’est authentique).
    La ”femme nue+arme” (d’ailleurs la BD héroïc fantai­sie actuelle est trop prude pour aller jusque là) est quand même un vieil arché­type qui remonte aux moins aux Amazones et qui passe par SAS (peut être la varia­tion la plus efficace sur le thème. Étonnant que personne n’ait fait d’étude sur les couver­tures de SAS).

  10. Je ne comprends plus qui est de mauvaise foi et qui ne l’est pas dans ce débat …

    Bon, récapi­tu­lons : que ceux qui aiment l’Héroïc-Fanta­sy ”plantu­reuse” lèvent le doigt. :-)

    Aaaaah … Pelisse … (soupir).

  11. Je te soutiens, Totoche ;-)
    Je l”avoue, j’ai dans ma biblio­thèque non seule­ment la Quête de l’Oiseau du Temps, mais aussi Lanfeust de Troy, Gorn, les forêts d’Opale et quelques autres du même genre. 

  12. Il est trop fort.

    Je jure sur la tête de mes enfants que j’ai essayé ”Lanfeust”, mais je n’y suis pas arrivé. Trop vieux ? Trop con ? Pourtant, il y a des ”arguments” qui seraient sensés me plaire, d’après certains.

    Allons voir de ce pas ce qu’ils en disent sur ”du9” … Arf !

  13. Hors d’ici Raymond. Par Horus, demeure ! (en fait, je ne comprends rien à ce que j’écris).

    Pour ce qui est de la mauvaise foi, seul Appol­lo peut me battre (et ma femme, quelque fois).

  14. çà… les poètes ne sont pas encore passés par là. person­nel­le­ment je m’en tiens aux belles qui portent les bobettes, vêtement que je conti­nue à trouver beaucoup plus charmant qu’une bête ficelle dans la craque. mais, les goûts et les couleurs…

  15. Chut ! Ostie ! Vous allez finir par réveiller Willy Vandersteen !

    ”Passer la nuit sur la corde à linge” n’aurait donc rien à voir avec le g‑string sensé cacher les poils de poche des agace-pissettes ?
    Tsé veut dire ?

  16. mais, totoche, une agace-pissette n’a pas de poils de poche… ce sont plutôt ses victimes qui en sont pourvus… mais bon, tout dépend des préfé­rences de tout un chacun, cela dit.

  17. Je viens de lire le dernier bouquin d’Etienne et je l’ai trouvé admirable dans tout les sens du therme. Encore un grand merci de la part d’un homme qui sait encore s’émer­veiller et avoir de l’admi­ra­tion devant le pouvoir créatif de celui qui s’inves­tit dans ce qu’il fait, même dans la fantasy.

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