Une affaire de famille (Charles Stross – Robert Laffont)

maj du 14/​02/​07 voir plus bas
Après ”Le bureau des atroci­tés” (Chtulu contre le MI5), Charles Stross prouve qu’il est le plus fort en pitch. Je l’ima­gine très bien dans le bureau de son éditeur ”Là, c’est Bridget Jones qui devient réelle­ment une princesse mais ça tourne mal”. Miriam, journa­liste forte en gueule (et trente­naire céliba­taire), découvre un traffic de blanchie­ment d’argent. Pas de bol, les patrons de sa boîte ont une part dedans et la voilà virée comme une malpropre. Sa vengeance sera terrible ! Enfin, le temps de résoudre un problème enqui­qui­nant : elle se découvre une capaci­té à passer dans un autre univers, tout pareil géogra­phi­que­ment au nôtre mais encore au niveau quasi moyen âgeux d’un point de vue social. Et là-bas, elle fait partie de la grande noblesse. Fini les problèmes d’argent, bonjour les complots retors et les tenta­tives d’assassinat.
Évidem­ment, le thème fait penser à Zelaz­ny et ses Princes d’Ambre et tant d’autres histoires de Terres paral­lèles où le héros peut enfin se révéler, sauf que Stross est un gros malin. Miriam n’a aucune envie de devenir Comtesse mariée de force à un beau parti, elle adore son boulot et préfère large­ment le XXI° siècle. C’est le grand charme du bouquin, aller au bout d’une logique bêtement réaliste et jouer avec les codes des histoires pour jeunes femmes modernes. Miriam a donc des problèmes de chaus­settes sales, se méfie de tout beau gosse qui passe, tire au pisto­let automa­tique avec la trouille au ventre et se demande comment elle va se tirer de cet effroyable merdier. D’ailleurs nous aussi et arrivé à la dernière page j’ai décou­vert avec soula­ge­ment que le tome 2 allait débar­quer. Ça file, c’est enlevé, allumé et très sympa­thique et ça ferait un super film (on passe son temps à prépa­rer le casting dans sa tête).

À propos de la couver­ture : une vieille malédic­tion frappe les collec­tions de SF et les empêche de faire des choses sympa­thiques de leur couver­ture. Par exemple, j’ai détes­té la période Siudmak de Presses Pocket qui semblait n’avoir jamais lu le livre qu’il illus­trait et se conten­tait de faire des choses molles et froides (brrrr). Ou Denoël avec leur fumeux concept de disque (j’ima­gine les cauche­mars des illus­tra­teurs censés mettre du sens dans cette petite surface). Ces derniers temps ont vu le retour de vrais images en couver­ture, jusqu’à chez Ailleurs et Demain qui étaient devenus célèbres pour leur maquette argen­tée. Mais dans leur cas, ça ne leur réussit pas trop, les construc­tions 3D de Pater­nos­ter semblent issues d’un fantasme des années 90 et dans le cas du bouquin qui nous intéresse, n’apporte stric­te­ment rien. Regar­dez moi ça : des buildings illumi­nés, ça pourrait illus­trer n’importe quoi (bon, je pressens un concept révélé au tome 2 de la série, mais laissez moi râler en paix svp…).

mise à jour du 14/​02/​07 : et hop, j’ai lu le tome 2. Toujours aussi accro­cheur avec une montée en puissance intéres­sante (si il y a un univers paral­lèle à la Terre, pourquoi n’en y aurait-il pas plusieurs ?). Voilà Miriam réflé­chis­sant à comment s’enri­chir dans un univers steam­punk (le Royaume Britan­nique est réduit à…l’Amérique du Nord) tout en parant les coups de ses nombreux ennemis (sans compter qu’elle aimerait bien faire l’amour au moins encore une fois avant de finir plombée). Evidem­ment, les éventuelles intro­duc­tions de techno­lo­gie moderne dans des mondes ”en retard” sont vus d’un point de vue très anglo-saxon/­li­bé­ral (si on peut se faire de l’argent, c’est que c’est moral) et les consé­quences sociales ou cultu­relles possibles sont à peine abordées (malgré la présence de Marx Karl, le lance­ment d’une épopée indus­trielles et l’éven­tua­li­té de l’inven­tion de la pollu­tion ne semble pas pertur­ber notre héroïne plus que ça).

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