Avatar – James Cameron

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Alala, l’actua­li­té va trop vite pour moi. Je comptais faire un billet savant sur Avatar de James Cameron mais l’info est plus rapide que moi et j’apprends ce matin que le film a déjà engran­gé 3000 patates de brouzoufs et que vous avez toutes les chances de l’avoir déjà vu… Que m’importe, personne ne saura m’empêcher de pousser mon cri musclé. Schtroumpf !

schtroumpf-noir-couv-peyo Parce que des bonshommes en bleu qui vivent tranquilles dans la forêt avant qu’un affreux type vienne les embêter, c’est quand même super repom­pé sur l’oeuvre de Peyo ! Résumons l’his­toire pour ceussent qui auraient trouvé la bande annonce absconse. Jake Sully, un Marine du futur qui a perdu ses jambes est prié de prendre la place de son frère mort dans la tête de l’ava­tar (d’où le nom du film) d’un extra terrestre (tout ça grâce aux progrès de la génétique) sur une planète sauvage convoi­tée par un consor­tium minier. Mais les Na’vis (non, aucun rapport avec l’héroïne delcou­rienne. Enfin, peut-être ?) grands et bleus ne veulent pas se laisser faire. Jake va décou­vrir que la Nature c’est chouette quand on est bien intégré (il faut dire qu’il est bien aidé : pas d’insectes piquants, serpents venimeux et même des chevaux pour galoper dans la jungle (sic)) et casser la gueule au méchant colonel qui veut tout explo­ser et briser cet écosystème.
aquablue-couv Vous l’avez compris, je n’ai pas trouvé l’his­toire trans­cen­dante mais le défi technique est relevé. C’est le premier film 3D que je voyais avec des lunettes (hors rides des parc d’attrac­tion) et il faut recon­naître que Cameron a réussi son coup. La mise en scène est même très sage compa­rée à d’autres réali­sa­tions qui abusent des effets de chutes, d’objets dans la tronche etc (par exemple, dans le genre, évitez Le Drôle de Noël de Scrooge qui est en plus d’une laideur éprou­vante) pour nous faire circu­ler dans son univers de manière plus subtile. Il faut dire que c’est très joli. Les ET, croise­ment entre le Schtroumpf et la girafe, bougent avec beaucoup de naturel et de grâce et il y a de belles idées visuelles dans la jungle. La fin est d’autant plus éprou­vante, une espèce de Termi­na­tor contre Sitting Bull dépri­mant. Après une ode inspi­rée à un équilibre avec la Nature, on a droit à la morale holly­woo­dienne basique : tuez tous les méchants.

L’ama­teur de BD franco-belge se souvien­dra aussi qu’il y a une série chez Delcourt qui montre l’affron­te­ment entre ET bleus et méchants terriens capita­listes : Aquablue ! Cameron aurait-il un catalogue Delcourt sur sa table de chevet ?

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31 commentaires

  1. Bien vu.
    Cet avatar(te à la crème) pille allègre­ment la BD, les comics, les jeux vidéo (Final Fanta­sy entre autres) et les romans SF pour finale­ment n’être qu’un banal western spatial.
    Son titre aurait pu être ”Danse avec les Na’Vis”.

  2. La vraie question, c’est de savoir si la techno­lo­gie et la beauté visuelle qui en découle suffisent à justi­fier un dépla­ce­ment au cinéma avec achat de place à un tarif prohibitif…

    Bonne année messieurs by the way pendant que je passe par là, hop !

  3. Excellent ! ! !

    J’ai cédé à la mode et au buzz en allant voir ce film.
    Si je ne suis pas déçu (rien que pour la technique), je trouve en effet que le scéna­rio et des plus prévi­sibles et sans aucune originalité.
    La paral­lèle avec Aquablue m’était apparu, pas les Schtroumpfs !

    Et les cheveux fibre optique, ils l’ont piqué où cette idée ?

  4. C’était noel, alors j’ai offert ça à mes gosses, en version 3D. A part la pub Haribo et la bande annonce d’Alice, j’ai trouvé ça très décevant.
    J’avais fait le lien avec Aquablue, mais pas avec les Schtroumpfs… ça ouvre une autre vision.
    (m’enfi­le­rai bien des fraises tagada, chais pas pourquoi)

  5. Ben moi j’ai essayé de pas me prendre la tête avec tous les déjà vus,et de me laisser dériver genti­ment avec les zéros, heu les héros, sur les bestioles volantes.Mais c’est vrai que même débran­ché et à fond dans la 3D, on ne peut s’empêcher souvent de se dire : ”tiens, c’est comme…” Bon, quand même, le gars il a fait fort. C’est tout de même du beau spectacle. (Pis quand y a Sigour­ney, moi je pardonne tout… Elle vieillit quand même depuis son joli passage en T shirt moulant dans Alien 1. Ah que j’aime la fin de celui-là!)
    Est-ce que vous autres z’avez pas trouvé qu’on s’habi­tue très vite à la 3D, au point de la trouver quasi normale, habituelle, au fil du film ?

  6. Ben oui, on s’y habitue :-) Heureu­se­ment, sinon ça prendrait la tête :-)) Bah, de toute manière, dès qu’il y a des trucs qui volent, hein, Papy :-)

  7. Le point de vue est perti­nent pour Avatar (il y a une excel­lente nouvelle de Dan Simmons où on voit un vieil Indien vomir après avoir vu Danse avec les loups). Par contre, il est complè­te­ment planté pour District 9 au point où on peut se deman­der si la nana a bien vu le film puisque le ”héros” n’est pas un sauveur quelconque de qui que ce soit, il ne cherche pas à devenir ET, il y est contraint et il finit au même niveau que les autres en regret­tant sa vie d’humain. Je vais peut-être lui secouer les puces.
    Par contre, ce qui est rigolo, c’est d’asso­cier ça au colonia­lisme. La théma­tique de l’Occi­den­tal qui rêve de faire partie d’une autre civili­sa­tion était révolu­tion­naire à une époque de lutte antico­lo­nia­liste (à l’époque de Dune qui est cité par exemple) et Herbert a prolon­gé le roman en quelque chose de très sombre politi­que­ment parlant. Là aussi, elle est très légère dans son analyse la nana. Je finirai en faisant remar­quer que ce sont des oeuvres de blancs et il est normal qu’ils développent une théma­tique qui les touche. Ils ne vont pas faire des trucs qui leur sont étran­gers pour faire plaisir aux gens ”de couleur”.

  8. Bon, personne ne l’a encore dit je crois, donc on pourrait aussi penser que Jake est en quelque sorte le Blue…berry du film. Oui, bon. En vol, il serait même pas loin de Grego­ry Boying­ton. En fait, enfin, ce film serait plat s’il n’y avait pas tout ce qui vole.

  9. Est-ce que nous avons vu le même film ? Parce que le leitmo­tiv de l’his­toire (et la morale égale­ment) n’est pas ”tuez-les tous”. C’est même assez appuyé et l’on aurait pu penser que cette manière assez peu subtile de repré­sen­ter des sortes d’Amé­rin­diens croisés avec des Schtroumpfs, vivant en une sorte de symbiose avec leur environ­ne­ment — la logique de l’his­toire leur donnant raison — était délibé­rée, desti­nées à rendre le message écolo­gique, de respect de la nature et d’autrui compré­hen­sible par tous les specta­teurs, y compris les plus jeunes.

    Qu’il ait fallu simpli­fier, choisir des extra­ter­restres anthro­po­morphes, ajouter des scènes de bataille, inclure des combats, des poursuites, du suspens, du specta­cu­laire, n’a rien de surpre­nant : il y a une logique écono­mique auquel un projet tel que Avatar aurait eu du mal à se soustraire, surtout aux EU. C’est peut-être cette même logique commer­ciale qui a conduit à choisir des références parfois trop expli­cites : une forêt luxuriante, belle et hostile, que les occupants craignent et méprisent (hormis les gentils, bien enten­du), ne cherchant qu’à s’emparer des ressources, c’est une belle super­po­si­tion entre le Vietnam que les EU n’ont pas encore oublié et l’Ama­zo­nie dont toute la planète a déjà enten­du parler. Les thèmes de l’entre­prise sans scrupules, cupide et violente, du manque de recul et de remise en question des repré­sen­tants de la ”civili­sa­tion” dominante, de la vengeance, de la folie guerrière et meurtrière, sont effec­ti­ve­ment des lieux communs. Mais peut-on dire qu’ils sont obsolètes ?

    Que Avatar fasse penser à Aquablue n’a rien, là non plus de surpre­nant, parce que juste­ment on navigue entre clichés et lieux communs. La question que l’on pourrait se poser porte­rait davan­tage sur la motiva­tion d’une telle histoire : facili­té et oppor­tu­nisme ou sincé­ri­té et accommodements ?

    • Je suis désolé, la fin c’est bien ”tuez les tous”: il y aurait très bien pu y avoir une résolu­tion (même violente) plus origi­nale, qui aurait montré que les ET ont d’autres armes, d’autres moyens de défense que celles des humains. Ce n’est pas le cas : ce sont des gens prêts à acheter les armes et le matériel US, de futurs clients. En ce sens, ce n’est pas une histoire de science-fiction, juste un croise­ment ”guerre du Viet Nâme”/Amazonie comme vous le faites remar­quer. Je pense que malheu­reu­se­ment Cameron est plutôt sincère mais que son sens de l’effi­ca­ci­té lui fait préfé­rer des solutions philo­so­phi­que­ment déplorables.

  10. Certes, on aurait pu trouver une nouvelle arme pacifique, un petit lavage de cerveau express qui rende les méchants très très gentils. Le deus ex machi­na est certai­ne­ment la solution de facili­té la plus lamen­table (à moins d’être utili­sée à dessein). Les batailles, les morts, les cadavres à la pelle… effec­ti­ve­ment, j’en conviens, ce n’est pas ce qu’il y a de plus origi­nal non plus. Mais là, le choix a proba­ble­ment été guidé par la logique commer­ciale : c’est ce qu’at­tend le public améri­cain et, plus généra­le­ment, la majori­té des specta­teurs dans le monde. Je regrette qu’il n’y ait pas eu de tournure plus subtile, mais il n’y avait pas de quoi être sidéré. Malgré l’idée sous-jacente, du respect de la vie (montrée d’une bien étrange manière, d’ailleurs), il fallait bien vendre le film. Le cinéma reste un commerce.

    Pourtant, malgré ce passage de violence, la conclu­sion ne me paraît toujours pas être ”tuez-les tous”. Si cela avait été le cas, un dénoue­ment à la Guerre des mondes aurait parfai­te­ment fait l’affaire. Par ailleurs, une fois la bataille gagnée, pourquoi les autoch­tones se sont arrêtés en si bon chemin ? S’il y a un élément quelque peu incon­gru dans une super­pro­duc­tion et assez peu prévi­sible, c’est juste­ment que le chef des ennemis (pas le militaire psycho­pathe, celui-là ne pouvait que finir dans un duel, les armes à la main, après avoir occis au moins un gentil) s’en sorte vivant et soit renvoyé dans sa planète. Si le film avait été une apolo­gie de l’auto­dé­fense, les méchants auraient tous termi­né grillés dans un grand feu de joie (en cherchant déses­pé­ré­ment à nuire une dernière fois ou en fuyant lâche­ment après une dernière ignominie).

    Quant à l’ave­nir des pando­riens comme futurs clients des marchands d’armes, c’est assez peu probable : on insiste, au moins à deux reprises dans le film, sur l’impos­si­bi­li­té d’éta­blir une relation commer­ciale avec les indigènes.

  11. On évite aussi soigneu­se­ment de parler de l’ave­nir de la planète. Qu’en sera-t-il de la prochaine flotte terrienne en approche ? Le scéna­rio sous-entend des lobbies pro-ET qui empêchent les socié­tés de faire ce qu’elles veulent (les action­naires n’aiment pas ça, ah ah) mais la guerre en Irak a montré qu’on peut justi­fier n’importe quelle inter­ven­tion avec les moyens néces­saires… Quant au chef de mission, il n’est pas montré comme un ”méchant”. C’est un gestion­naire un peu lâche qui ne prend pas ses respon­sa­bi­li­té (et il ne mérite pas la mort : c’est lui qui va témoi­gner pour justi­fier l’action ET). L’excuse du ”commerce” pour justi­fier le scéna­rio vaut ce qu’il vaut. Dans ce cas là, Cameron n’a pas à clamer sur les toits qu’il va révolu­tion­ner le cinéma…

  12. Si on évite de parler de l’ave­nir, c’est proba­ble­ment parce que celui-ci est aussi sombre que celui de certains pays riches en ressources naturelles. En Afrique ou en Amérique du Sud. Et cela permet­tra sans doute la réali­sa­tion d’une suite (si le film et le merchan­di­sing sont bénéfi­ciaires). Quant au lobbies pro-ET évoqués… S’ils sont aussi puissants que les organi­sa­tions de défense de la nature, je ne donne pas cher de la peau des Pando­riens. On peut faire confiance aux action­naires pour faire marcher la calcu­lette et estimer les gains poten­tiels, même si cela néces­site un petit génocide en dehors des juridic­tions nationales.
    L’aspect commer­cial du film n’est pas une excuse pour la relative banali­té du scéna­rio : c’est une hypothèse. On pourrait suppo­ser égale­ment l’inca­pa­ci­té du ou des scénariste(s) à créer une histoire plus origi­nale, réaliste ou profonde. Cela dit, il est très probable que le film n’ait pas été produit unique­ment par James Cameron et, par consé­quent, que la produc­tion ait soumis le résul­tat à un certain nombres de contraintes dont celle (omnipré­sente) de la renta­bi­li­té maximale. Diffi­cile dans ces condi­tions de faire un chef d’oeuvre. Effec­ti­ve­ment, si Avatar révolu­tionne le cinéma, ce ne sera claire­ment pas par son scéna­rio. Néanmoins, on pourra recon­naître que sur le plan technique, le film est digne d’inté­rêt. (Puis, malgré tout, l’his­toire est un peu moins mièvre que le Disney annuel.)

    Quant au person­nage du chef de projet, une lente et atroce agonie aurait pu égayer l’his­toire. Après tout, sa survie n’était en aucun cas néces­saire : les témoins embarquent par dizaines à la fin. En tout cas, la question de la respon­sa­bi­li­té du vulgaire exécu­tant, du fonction­naire sans état d’âme, de l’employé qui ”ne fait qu’obéir”, semble encore d’actualité.

  13. En cas de ”retour à Avatar”, je crois que je passe­rai mon tour. Moins indigent qu’un récent Disney peut-être mais ce n’est pas le même coeur de cible…

  14. Un film révolu­tion­naire qui fera certai­ne­ment date dans l’his­toire du cinéma. Tout comme l’ody­sée de l’espace l’a fait, Avatar révolu­tionne la science-fiction mais marque égale­ment un nouveau départ pour la cinéma­to­gra­phie. Sur ce, avatar est un petit bijoux qu’il faut savoir appré­cier tel un voyageur qui découvre de nouveau paysage. Je conçois que ceux qui ne savent ( malheu­reu­se­ment ) pas se trans­por­ter, puissent trouver le film décevant, le scéna­rio est certes classique. La morale est égale­ment un peu trop poussée. Seule­ment on ne peut qu’ou­blier ces 2 lacunes devant tant de beauté visuelle. Un moment féérique.

    • Je ne vais relan­cer un débat pro/​anti qui n’a pas beaucoup d’inté­rêt vu les arguments des pros. Mais ça ne révolu­tionne rien, j’en ai bien peur. Le design n’apporte rien de vraiment neuf, c’est du beau classique bien fichu. Et la compa­rai­son avec Odyssée frise le ridicule mais j’arrête les frais là. Les prochains fans du film risquent de ne pas voir leur commen­taire publié s’ils de disent rien de plus consistant…

  15. Envie de remettre deux sous à la musique : venant de relire ”la flûte à six schtroumpfs”, je redécouvre qu’un sorcier envoie les avatars de Johan et Pirlouit au pays maudit, chez les schtroumpfs. Johan et Jake le gentil même combat…

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