Hergé, chronologie d’une œuvre 1935 – 1939 (Philippe Goddin – éditions Moulinsart)

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Même si j’aurai préfé­ré trouver le tome 2 consa­cré à la période du Lotus Bleu, je suis quand même ravi d’avoir pu dégot­ter en occase ce gros pavé de tome 3 qui suit l’éla­bo­ra­tion et la parution des premiers Jo, Zette et Jocko ainsi que L’Oreille cassée et L’île noire pendant que Quick et Flupke sont peu à peu laissés de côté. Ce qui fait le grand intérêt de la collec­tion, c’est évidem­ment la foulti­tude de documents : repro­duc­tions d’ori­gi­naux, publi­ci­tés diverses, maquettes pour Caster­man, coups d’oeil sur le carnet de notes d’Her­gé et surtout l’inté­gra­li­té des couver­tures pour le Petit Vingtième qui est une mine de trésors visuels. C’est la période graphique que je préfère avec un dessin un peu mou et des idées visuelles plus violentes que ce que le studio va réali­ser. Il est assez étonnant de voir la diffé­rence d’approche entre les deux séries Tintin et Jo…. En regar­dant les planches, on pourrait presque croire à deux auteurs diffé­rents. Entre un Tintin ivre qui chante en honneur de Tapio­ca et les ondes du savant fou du Manito­ba, il y a un grand écart marquant qui se retrouve même dans le dessin (traits à la règle de la base secrète vs jungle). Pour ce qui est des textes, rien de bien renver­sant. On peut résumer cette période par : Hergé bosse comme un fou avec plus de quatre planches par semaine plus les diverses illus­tra­tions pour la pub et autres pendant que chez Caster­man on consi­dère qu’il doit être aux ordres. Ce qui n’empêche pas l’auteur de chercher en conti­nu des moyens d’amé­lio­rer ses ventes d’albums. Son imagi­na­tion dans ce domaine semble être sans limite…

une maison dans la nuit

savant fou

sacrifice canin

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15 commentaires

  1. C’est une superbe collec­tion, un ”must” qui permet de retrou­ver le dessin d’Her­gé tel qu’il était à l’ori­gine, sans décors surchar­gés et encombrants.
    Je les ai bien sûr tous (il y a cinq livres à ce jour) mais je ne les ai pas trouvé d’occa­sion (sob !).
    Un sixième tome était annon­cé pour 2009, et je l’attends avec impatience. On le vend déjà en ligne, et on le trouve semble t‑il dans le musée Tintin, mais il n’est pas encore en librairie :-(

  2. Ce qui me fascine chez Hergé,c’est l’his­toire d’un médiocre jeunot qui progresse à pas de géant-mais qui a cru,hélas,en l’idée de la ”P”erfection-et qui reste à redécou­vrir pour son art de la composition;les couv’­du PETIT VINGTIEME sont bourrées d’idées,d’audaces,de synthéses qui illus­trent à merveille l’aspect feuille­ton de son cher TINTIN;il n’y a hélas pas une collec­tion aussi digne pour Franquin dont la biblio-critique reste trés modeste,non ?

  3. Je viens de lire sur Wiki qu’il aurait produit dans sa jeunesse une BD scato. Comme quoi, Swaarte n’avait rien inventé.
    Dommage en effet que Franquin n’ait pas droit à un tel traite­ment. Mais il est moins bien consi­dé­ré dans les milieux artistiques.

  4. Cette villa claire-obscure est superbe.
    Ça ne fait pas très ”ligne claire”.
    Elle fait plutôt Jacob­sienne, non ?
    Dommage qu’il ait laissé tombé cette voie.

  5. Je ne suis pas assez spécia­liste de Hergé pour pouvoir corri­ger cette bio. C’est vrai qu’il y a dans cette villa une recherche d’ambiance que l’on ne retrou­ve­ra plus une fois la ”ligne claire” lancée.

  6. Cela me rappelle Hislaire(spécial dédicace Totoche,sur un air de ”Bidouille…”)dont la fraicheur s’est évaporée,et l’obses­sion du concept a figé son travail…Bof.
    Hergé admirait Beuville;j’ai récem­ment trouvé dans un dessin(autour de l’aviation,publié dans le 1er bouquin de P.Goddin,vers 1986)la décom­po­si­tion étape par étape:L’esquisse,le crayon­né encore ébourrifé,puis le dessin achevé.Dans l’esquisse,l’ombre de Beuville semble planer;peu à peu Hergé rentre dans le rang:Le sien,dont il s’emprisonne et qui ‚sorti du cadre de la planche-bd, frole l’absurde.La ”perfection”,et ben c’est pas terrible…

  7. Alors là, je viens de passer deux heures à monter une poubelle dans la cuisine et je ne comprends pas ce commen­taire, Raoul :-)

  8. C’est une métaphore : l’arbre Hergé cache la forêt de la B.D. comme son arbre plus fouillé sur le dessin cache des possi­bi­li­tées graphiques qu’il n’a pas dévelop­pées par la suite. ;-)

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