Stalker (Arkadi & Boris Strougatski – Folio SF)

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Les ET sont passés à côté de la planète Terre et y ont laissé un passage de leur présence : des zones entières impac­tées par cette visite, vidées de leurs habitants devenus plus ou moins fous, où poussent une végéta­tion étrange, où les pièges mortels pullulent et où plus rien de terrien ne vit. Mais que personne n’est capable de comprendre.
Redrick Shouhart est né à Harmont avant l’évè­ne­ment et mainte­nant il se glisse entre les gardes militaires pour risquer sa vie et récupé­rer les objets étranges qui parsèment la Zone pour les revendre aux scien­ti­fiques ou sur le marché noir. C’est un Stalker.
On va suivre le parcours de Shouhart à diffé­rentes périodes de sa vie, refusant de quitter la ville puis prison­nier de la ville, conta­mi­né menta­le­ment et physi­que­ment par la Zone, témoin de la désagré­ga­tion de son monde et du monde entier.

Stalker avait pour premier titre Pique-nique au bord du chemin, en référence à une discus­sion entre deux person­nages qui se posent la question des ET et du pourquoi de leur action – peut-être que les zones ne sont que des reliquats de leur passage, comme des humains qui laissent après un pique-nique diffé­rents objets incom­pré­hen­sibles à la faune locale et qui peut changer leur vie. Le titre Stalker s’est imposé après le film de Andreï Tarkovs­ki qui reprend deux thèmes du livre : la plupart des pièges sont invisibles et seul un Stalker expéri­men­té peut guider un visiteur novice et il existe­rait un objet au coeur de la Zone qui réali­se­rait tous les souhaits – la page Wikipe­dia française du film ne fait même pas référence au bouquin (sic). À noter que dans le film se pose la question de l’hon­nê­te­té du Stalker : les visiteurs sont obligés de croire ce qu’il décrit sans pouvoir réelle­ment savoir s’il dit vrai ou pas alors que dans le livre, il n’y a aucune ambigüi­té sur les effets de la Zone.
Le terme Stalker a été repris pour les volon­taires qui ont lutté contre la catas­trophe de Tcher­no­byl et plusieurs jeux vidéo se basent aussi bien sur le livre que sur Tcher­no­byl pour racon­ter une histoire se dérou­lant dans une zone conta­mi­née pleine de dangers où les person­nages partent à la recherche d’arte­facts à revendre.
À noter qu’une troisième thème à peine abordé dans le livre – je ne spoile pas – est très à la mode aujourd’­hui notam­ment dans le fantas­tique français – cinéma et télévision.

Le livre est terri­ble­ment sombre et pessi­miste : si Shouhart est une grande gueule et un dur à cuire qui arrive à résis­ter aux pressions humaines, la Zone va réduire sa vie en poussière et le livre se termine de manière ouverte de manière déses­pé­rée. Il n’est pas très épais et l’on peut imagi­ner qu’un auteur contem­po­rain aurait pu dévelop­per encore plus les nombreux thèmes abordés qui sont très riches. Un roman marquant en tous les cas.

Mon édition comporte en plus une intro­duc­tion d’Ursula LeGuin qui souligne quelques éléments intéres­sants – c’est une histoire de SF qui met en scène des gens ordinaires, un concept que l’on retrouve dans Alien – et une postface de Boris Strou­gats­ki qui a envie d’évo­quer les diffi­cul­tés que lui et son frère ont eu à publier le roman – la SF était unique­ment à desti­na­tion des enfants et ados en Union Sovié­tique (abrutis de tous les régimes, tendez-vous la main) et leur roman est résolu­ment adulte dans le thème et le ton – mais qui se rend compte que ça n’inté­resse plus personne. Il n’a rien à dire sur le bouquin lui-même à part qu’il a été écrit rapide­ment et sans problème. Pas super passionnant :-)

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4 commentaires

  1. Je vais un peu à contre-courant sur ce roman-ci, mais j’avoue ne pas avoir accro­ché… Une écriture diffi­cile qui m’a pas mal empêché d’entrer dans le roman…

    • Alala­la­la, les jeunes d’aujourd’­hui. Moi, je regrette d’avoir mis autant de temps à le décou­vrir. Je l’aurais lu plus tôt, ça m’aurait inspi­ré des dessins.

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