Robert Fawcett (David Apatoff – Auad Publishing)

Ayant à de multiples reprises parlé du travail de Robert Fawcett, j’ai été ravi de voir sortir un livre sur son travail. Sous-titré The Illus­tra­tor’s Illus­tra­tor, le livre revient sur le parcours d’un illus­tra­teur qui n’a pas été très à la mode à une époque où l’on privi­lé­giait les gros plans sur des jeunes filles au teint de pêche croquant dans la socié­té de consom­ma­tion à pleine dents. Robert Fawcett est d’ori­gine anglaise et a suivi ses parents aux USA. Poussé par son père qui rêve d’Art, il dessine très tôt et devient profes­sion­nel à l’ado­les­cence. Il écono­mise suffi­sam­ment pour partir deux ans dans une grande école d’Art londo­nienne où il travaille énormé­ment sur modèle. Plus tard, il avoue­ra ne pas avoir suivi de cours d’ana­to­mie ou de peinture pour se focali­ser sur le trait et le dessin. Son travail sur Sherlock Holmes dans Courrier’s va le rendre fameux dans le très large milieu de l’illus­tra­tion US de l’époque. Invité à faire une confé­rence sur son travail pour des étudiants, la salle se verra submer­gée par les profes­sion­nels new yorkais curieux d’en apprendre plus sur un artiste un peu hors norme. Contrai­re­ment à la plupart de ses confrères, Fawcett ne cherche pas à rendre beau ce qu’il repré­sente et ses traite­ments du décor vont vers l’abs­trac­tion. Il préfé­re­ra travailler avec les magazines qui lui proposent des sujets à carac­tère histo­rique plutôt que de faire de la publi­ci­té. Il est fameux pour sa quête de pinceaux usagés qu’il retaillait pour obtenir des effets parti­cu­liers et l’uti­li­sa­tion des feutres. Ses recherches techniques l’ont amené à publier un livre sur le dessin (que je n’ai pas réussi à lire) très appré­cié à l’époque et il souvent solli­ci­té pour parler du métier. Le contraste entre la quali­té de ses person­nages et le traite­ment du décor se retrouve dans le travail de Goossens, Pratt ou Blutch.
Le livre reprend une grande partie de son meilleur travail mais il y a peu de repro­duc­tions issues d’ori­gi­naux. La plupart sont scannées à partir des magazines et il est assez diffi­cile de se rendre compte de ses couleurs origi­nales (il était dalto­nien). Le livre reprend plusieurs inter­views de Fawcett passion­nantes à travers les réflexions qu’il se fait sur le dessin.

Sherlock est de corvée de bois

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6 commentaires

  1. Bon, allez, mais c’est pas de la grande traduc­tion : ”Les lecteurs demandent à voir de jolies personnes dans de jolis décors compo­sant une jolie image. Plus votre public est large, plus son goût est limité. Il préfère le conte­nu du sujet au rendu et les filles aux hommes. Il ne veut pas voir d’autres messages que ”les filles sont mignonnes et les hommes aimes les filles mignonnes.””.

  2. Merci.Est-ce l’expres­sion-cynique-de son point de vue?Un constat attris­té ou une lutte..?Son art semble appor­ter les nuances et les bonnes réponses.

  3. Je ne pense pas qu’il y ait une pointe de cynisme. J’ai oublié de dire qu’il aurait pu faire une carrière de peintre et qu’il a préfé­ré l’illus­tra­tion qui lui semblait philo­so­phi­que­ment moins hypocrite. Il voit son travail comme un combat contre la paresse intellectuelle.

  4. Oui c’est un des ”Famous Illus­tra­tors” des années 50, on peut trouver ses dessins expli­ca­tifs dans le Famous Artist Course. Je n’ai jamais trouvé de bonnes repros de son boulot, et je pensais que ce bouquin (que j’atten­dais depuis plusieurs mois) en offri­rait. Tant pis. Juste un point sur son traité du décor. Je le vois plutôt comme motif graphique (type Eyvind Earle de la meme épouque) que comme une abstraction

  5. Il y a quelques scans d’images origi­nales. Je n’ai pas fait le compte mais elles sont très minori­taires. Il y a quand même des choses qui sortent du motif pur mais je ne suis pas assez savant pour discou­rir là-dessus.

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