Monstres sur orbite ( Jack Vance – Le Bélial )

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu un livre de Vance, trop peur d’avoir l’impres­sion de revenir au boulot tant que Tschaï ne serait pas termi­né. Mais la curio­si­té de décou­vrir des histoires courtes incon­nues de moi était trop forte.
Le recueil se compose de quatre nouvelles (je passe sur les consi­dé­ra­tions techniques relatives aux longueurs de texte dans l’édi­tion US). ”Télek” s’inté­resse à l’évo­lu­tion de l’homme, ici capable de téléki­né­sie. L’his­toire ne m’a pas passion­née, un peu vieillotte dans son écriture et son conte­nu. Seul élément politi­que­ment incor­rect : le fait que le héros soit présen­té comme un terro­riste (j’ai mis un peu de temps à digérer l’infor­ma­tion). ”Le syndrome de l’homme augmen­té” est plus intéres­sante avec un mélange de James Bond, de ce que l’on appelle mainte­nant la nanotech­no­lo­gie et des consi­dé­ra­tions sur l’Afrique politique…telle qu’elle apparais­sait en 1961. Le person­nage princi­pal est noir (très rare en SF) et bourré de matériel desti­né à le rendre invin­cible, ce qui n’est pas toujours vérifié. Pour ne pas changer, Vance va au bout de la logique de l’his­toire avec beaucoup d’iro­nie. On arrive au meilleur avec ”La station Abercrom­bie” qui donne le titre du volume où l’on voit une charmante jeune demoi­selle d’à peine 17 printemps prête à s’envoyer n’importe qui pour 2 millions de brouzoufs. Pas de chance, sur la station Abercrom­bie, le comble de la beauté, c’est l’obé­si­té qui flotte avec telle­ment de grâce dans l’ape­san­teur. Plutôt frustrant pour une jeune fille délurée qui a l’habi­tude de faire tourner les têtes. Jean Parlier est le pendant féminin de Keith Gersen, quelqu’un de prêt à tout pour atteindre son but avec la conscience vague que l’action n’apporte pas la tranquilli­té d’esprit et le méchant n’est pas sans rappe­ler Méchant Garçon ou le dernier des Princes Démons… On termine avec ”Cholwell et ses poules” où Jean Parlier part à la recherche de ses origines tout en pensant inves­tir dans l’éle­vage en batte­rie. Une histoire pour rire qui permet à Vance de se débar­ras­ser de Jean. Dommage pour les lecteurs qui auraient bien aimé retrou­ver la fougue de celle-ci dans des aventures plus longues…

ps : on remar­que­ra une couver­ture intéres­sante de Nicolas Fructus mais plutôt hors sujet.

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2 commentaires

  1. Depuis le temps que je désirais une traduc­tion des aventures de Jean Parlier pour tous les amateurs de Jack 
    Vance qui ne lisent pas l’anglais, je ne boude pas mon plaisir à ce nouveau recueil édité au Bélial sous la direction 
    de Pierre Paul Duras­tan­ti et d’Oli­vier Girard.
    Duras­tan­ti nous propose quatre nouvelles dont trois totale­ment inédites en français, la quatriéme étant une 
    réedi­tion car déjà publié dans le Bifrost spécial Vance en 2003.
    1)Telek (1952): quand un petit groupe posséde un pouvoir et non pas le reste des hommes, ils deviendront 
    inévi­ta­ble­ment une aristo­cra­tie. Et une aristo­cra­tie sans rivale, devient une dicta­ture inévitablement…
    Vance s’inté­resse ici aux pouvoirs paranor­maux, téléki­né­sie – lévita­tion, non pas pour leurs effets directs mais pour 
    leurs impli­ca­tions socio­lo­giques sur l’humanité.
    2)Abercrombie Station (1952) met en scéne une héroïne, Jean Parlier, jeune femme dont on peut dire qu’elle n’a 
    pas froid aux yeux, décidée à gagner sa vie par tous les moyens, elle accepte de s’enga­ger comme femme de 
    chambre dans un complexe hotelier satel­li­sé en orbite terrestre. L’argu­ment scien­ti­fique sert comme toujours de 
    simple décor à Vance qui préfére s’inte­res­ser aux etres humains et à la complexi­té de leurs rapports, haine et 
    amour – vengeance et pardon.
    3)Cholwell’s Chickens (1952) est la seconde nouvelle mettant en scéne Jean Parlier, elle permet à Vance de 
    reprendre avec un plaisir évident son héroine et de résoudre avec cette ironique noirceur qui le caractérise, 
    certaines énigmes évoquées dans la nouvelle précédente.
    Une des meilleures héroïnes crées par Vance.
    4)Le Syndrome de l’homme augmen­té (The Augmen­ted Agent, 1961) est aussi une histoire de pouvoirs qui monte 
    à la tête du héros, à l’occa­sion de la guerre larvée que se faisaient les grands blocs USA-URSS et Chine en 
    Afrique dans les années 50 – 60. Il ne s’agit pas ici malheu­reu­se­ment de la traduc­tion de la version VIE (restau­rée) de la nouvelle. 
    L’anec­dote concer­nant son écriture mérite d’être racon­tée, l’édi­teur du pulp Amazing Stories qui publiait des 
    nouvelles de Jack Vance, avait acheté des peintures devant servir d’illus­tra­tion de couver­ture de futurs numéros, il 
    en propo­sa deux à Jack, la premiére repré­sen­tant des silos maritimes de missiles inter­con­ti­nen­taux servie de cadre 
    à L’Homme augmen­té. L’his­toire ne s’arrete pas là, l’édi­teur essayant de coller au mieux l’illus­tra­tion et la 
    nouvelle, l’affu­bla d’un titre pitoyable ”I C a BeM”, astuce vaseuse entre ICBM (missile balis­tique intercontinental) 
    et I see a B(ug) E(yed) Monster (comme on appelait ces monstres aux yeux pédon­cu­lés qui fleuris­saient sur les 
    couver­tures des pulps de l’époque).

  2. Je viens de me rappe­ler que Vance signale dans une intro que le sujet de ”Station Abercom­brie” lui a été suggé­ré par Damon Knight qui aurait du publier le texte si le magazine World’s Beyond n’avait pas fait faillite.

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