Le Salon de l’Araignée (1920 – 1930) – Emmanuel Pollaud-Dulian (Michel Lagarde)

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Créé en 1920 par un Gus Bofa désireux de rassem­bler des illus­tra­teurs hors norme afin d’aider à leur promo­tion, le Salon de l’Arai­gnée n’aura pas vécu très longtemps. Il faut dire que Bofa détes­tait tout ce qui pouvait paraître trop insti­tu­tion­nel et dès que son bébé eut commen­cé à prendre de l’impor­tance, il trouva plus sage de le faire disparaître.

Cet ouvrage d’Emmanuel Pollaud-Dulian publié par Michel Lagarde est un parfait complé­ment au bouquin du même auteur publié par Corné­lius sur Gus Bofa – cf. mon billet ici – car il permet de voir les travaux des nombreux illus­tra­teurs cités dans le Gus Bofa.
Le livre est décom­po­sé en deux parties : un texte de présen­ta­tion qui reprend peu ou prou la partie consa­crée au Salon dans le Corné­lius et des images rangés en chapitres théma­tiques – la Guerre, le Corps (danse, loisirs…), la Mode, le Spectacle (cirque, fêtes foraines…), les Prosti­tuées, le Fantas­tique social et les Voyages. Il se termine avec une courte biogra­phies des artistes présen­tés et un index pour retrou­ver rapide­ment qui a fait quoi dans le livre.

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Lucien Laforge

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre et j’ai été assez surpris de voir la diver­si­té des styles graphiques. Autant Bofa reste dans une espèce de figura­tif décalé très sédui­sant autant certains lorgnent vers le Futurisme ou des choses plus décons­truites. Le paradoxe, c’est que ces dessins rappellent furieu­se­ment les choix graphiques utili­sés par la Nouvelle École Française BD post Assoce. Pour ceux qui s’éton­ne­raient qu’il ait fallut attendre aussi longtemps pour retrou­ver ce genre de dessins en BD, il faut souli­gner à quel point la BD franco/​belge a été influen­cée par les techniques visuelles US (en gros Disney et Caniff).

Charles Martin
Charles Martin
André Dunoyer de Segonzac
André Dunoyer de Segonzac

J’aurais voulu être totale­ment embal­lé par le livre mais voilà le moment de groin­cher un peu. Il est d’un format assez petit – 24x19,5 cm à la louche, 250 pages – qui corres­pond à une certaine tendance du livre d’Art tout public (j’ai acheté il y a peu un ouvrage consa­cré aux livres pour enfants d’il y a longtemps dans le même format) et maquet­té avec des marges assez grandes. Autant dire que les images ne sont pas d’une taille extra­or­di­naire et, plus embêtant mais j’ignore si c’est unique­ment pour mon exemplaire, la repro­duc­tion est assez pâlotte notam­ment pour ce qui est des repro­duc­tion de gravures aux traits souvent fins (les images de Vertès sur les prosti­tuées très jeunes ne risquent pas de choquer les gens telle­ment le trait dispa­raît). Je pense que le papier lui-même n’aide pas à faire péter les couleurs (toutes les images semblent être scannées à partir de repro­duc­tions de livres origi­naux). Bon bref, je me suis un peu arraché les yeux et j’en suis marri.

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André Digimont

Sinon, j’avais souscrit au livre et j’ai donc reçu un petit coffret compor­tant en sus Sous les pots de fleurs de Charles Martin avec une préface de Pollaud-Dullian que je n’ai pas lu – zut.

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Charles Martin

Au final, un livre impor­tant et incon­tour­nable mais pas parfait. On n’est jamais content…

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