La Belle Sauvage — Philip Pullman (Gallimard)

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La Belle Sauvage est le cadeau que j’aurais le plus offert ce Noël. Il faut dire que j’avais déjà beaucoup distri­bué la première trilo­gie de Philip Pullman, Les Royaumes du Nord , complè­te­ment épous­tou­flé par le chemi­ne­ment de la coura­geuse Lyra entre les mondes parallèles.
La Belle Sauvage est le premier volume d’une nouvelle histoire se dérou­lant dans le même univers mais débutant une dizaine d’années plus tôt. Le person­nage princi­pal, Malcolm Polstead, est le jeune fils d’un auber­giste qui voit débar­quer dans sa vie un petit bébé nommé… Lyra.

J’avoue que j’étais un tanti­net inquiet en entamant ce nouveau cycle qui ressem­blait fort à un « alors mon coco, il va falloir t’y remettre si tu veux finir de payer les traites de ta résidence secon­daire ». Voir débar­quer Lyra ne m’a pas plus rassu­ré : est-ce qu’il n’aurait été pas plus sage de s’éloigner des person­nages bien connus ? Et puis, petit à petit, le charme opère, un terrible méchant rôde, une crue histo­rique menace la vallée de la Tamise et voilà notre coura­geux petit héros pris dans une tourmente irréelle.

Encore une fois, Pullman mélange le trivial et le magique dans un roman très litté­raire qui semble citer aussi bien l’Odyssée,Huckle­ber­ry Finn, La nuit du chasseur ou Don Quichotte – même si l’influence première semble être Steven­son. Les person­nages errent dans un monde dévas­té peuplé de peur et de souffrance où ils vont se révéler plus grands et plus beaux. Et Pullman a le génie de propo­ser un univers merveilleux en respec­tant l’esprit des Lumières, en opposant l’intelligence et la recherche au fanatisme religieux et au fascisme. Ce qui est énorme pour un récit qui est vendu comme ”jeunesse”. J’y ai retrou­vé mes plaisirs des lectures d’enfance et c’est une expérience de lecteur rare et précieuse.

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4 commentaires

  1. ”Et Pullman a le génie de propo­ser un univers merveilleux en respec­tant l’esprit des Lumières, en opposant l’intelligence et la recherche au fanatisme religieux et au fascisme.”
    Du coup ça trace le même sillon que la première trilo­gie ou bien ça propose des varia­tions sur ce discours ?

    • Je ne me rappelle plus trop du dernier tome mais il me semble que ça va bien plus loin ici — l’Église a litté­ra­le­ment le pouvoir.

      • Dans la trilo­gie aussi l’Église a le pouvoir il me semble, et à la fin l’idée c’était quand même d’entrer en guerre contre dieu et ses anges (ou assimi­lés), diffi­cile de faire plus frontal cette fois-ci à mon avis…

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