Un printemps à Tchernobyl (Emmanuel Lepage – Futuropolis)

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Semi-copinage – Je dois avouer que j’étais très curieux de décou­vrir ce nouvel album d’Emmanuel Lepage après son récit en Terres Australes. Visible­ment, il se spécia­lise dans les desti­na­tions de tourisme extrême et, encore une fois, il évite le carnet de voyage/​carte postale.
En fait de voyage en terre irradiée, c’est surtout à un voyage intime que nous invite Lepage ici. Il ne nous cache rien de ses hésita­tions, de ses angoisses – une main droite qui ne veut plus dessi­ner – et du paradoxe du voyageur. Parti pour témoi­gner, il est face à une nature qui refuse de se montrer en souffrance et l’étran­ge­té du lieu, la barrière du langage, l’absence d’exo­tisme le pousse à l’intros­pec­tion. La non-aventure n’est pas banale et devrait désar­çon­ner ceux qui espèrent y trouver des arguments contre le nucléaire. On m’a racon­té que les coraux de Mururua sont les plus riches en varié­té de poissons… parce qu’il est inter­dit d’y pêcher. Les zones conta­mi­nées comme derniers lieux de la planète où l’Homme ne met plus les pieds, laissant la nature se dévelop­per (sous radia­tions) en paix, voilà un paradoxe étonnant.

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4 commentaires

  1. Le doc. d’ARTE m’avait frappé également;de cette ”nature qui refuse de se montrer en souffrance”-remarquable tournure-ça peut rappe­ler le titre d’un livre d’Yves Paccalet:”L’humanité disparaîtra,tant mieux”.
    Incon­di­tion­nel d’Emma­nuel Lepage,je veux souli­gner de nouveau combien il évite l’écueil du récit de voyage;et accepte,apprécie de ne pas être toujours maître de ce qu’il va vivre,ressentir.Raconter.Grand auteur.
    On souhai­te­rait quelques regards,paroles croisées entre Sylvain Tesson et lui.

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