L’arpenteur – Arzak vol.1 (Moebius – Glénat)

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Aussi surpre­nant que cela puisse paraître, je ne suis pas sûr que ce nouvel album de Moebius soit un vrai évène­ment BD. Il l’est sûrement en tant que nouvelle oeuvre d’une des figures majeures du 9° Art chez un éditeur impor­tant mais est-ce que le lecteur lambda qui se farcit du Black­sad, Largo Winch, Soleil ou du manga basique va se sentir concerné ?

ça c'est de la case

Ces dernières années, Moebius a tenté de dévelop­per des ”franchises” autour des diffé­rents univers qu’il a créés. Le Garage Hermé­tique a vu un parte­na­riat avec Sony qui a tourné court et on peut voir une attrac­tion sur le thème au Futuro­scope de Poitiers. Arzak est l’album qui’a rendu Moebius inter­na­tio­na­le­ment célèbre : ce recueil d’his­toires courtes muettes en couleurs directes, étonnantes et surréa­listes, montrait un guerrier chevau­chant un oiseau blanc dans un univers SF/​fantasy très violent. Très Métal diraient certains. L’impact artis­tique est énorme et, aussi bien aux États Unis qu’au Japon, de jeunes dessi­na­teurs tentent de faire du Moebius. Arzak conti­nuait à vivre à travers illus­tra­tions, affiches/​couvertures et a même eu droit à une courte série poétique d’ani­ma­tion en flash (le DVD est toujours dispo­nible … à moins d’un euro et visible sur Amazon Prime il me semble) qui respec­tait merveilleu­se­ment l’uni­vers Moebiu­sien. C’est le person­nage de la série qui est repris ici. Fini le guerrier stoïque et impitoyable des histoires courtes, voilà un voyageur bavard et zen monté sur un oiseau blanc ”mécanique” (dans l’ani­ma­tion, l’oiseau ne battait pas des ailes et planait comme un planeur). Parcou­rant un monde désolé et dange­reux, il est confron­té à … à… Ben l’his­toire commence à peine et est prévue sur trois tomes.

sur un arbre perché

une autre porte

Il y a un an, Moebius Prod. sortait un petit album en niveau de gris, textes à part, présen­té comme un tirage à part de l’album à venir. Les fans ont fait la grimace. Quel intérêt à acheter un album passé au filtre Photo­shop ? Mais l’album s’est fait attendre et c’est avec soula­ge­ment que le fan apprit que Glénat copublie­rait le résul­tat final… dans un format + grand. Ça a quand même de l’impact sur la narration…
Comme dans ses précé­dents Blueber­ry, Moebius avance lente­ment dans l’his­toire, multi­pliant les person­nages, jouant sur de grandes cases et les pauses. Ce n’est pas nouveau, il a toujours travaillé comme ça mais alors que le Garage Hermé­tique créait la surprise à chaque page, on reste ici dans un univers fixe et relati­ve­ment balisé. Par contre, on peut consi­dé­rer que l’on entre dans une nouvelle période moebiu­sienne. L’his­toire se veut relati­ve­ment classique dans un univers qui mélange avec plaisir western, SF et fanta­sy où on peut s’amu­ser à recon­naître les Natives, le shérif et le cow boy solitaire. Le dessin est vraiment chouette : le trait épais (pour cause d’agran­dis­se­ment des planches notam­ment) est proche de la carica­ture et fonctionne impec­ca­ble­ment. Moebius semble même faire un retour en arrière sur ses concepts non violents et on retrouve avec plaisir des coups de feu et des méchants patibu­laires. Les citations à sa propre oeuvre ne manquent pas dont le plus goûteux est proba­ble­ment la trans­for­ma­tion de Dame Charmayne suite à la non absorp­tion de pilule qui rappelle forte­ment Escale sur Phara­go­nes­cia. Quelques (minus­cules) regrets ? Un Arzak qui souffre du syndrôme Tintin. Si le hiéra­tisme fonction­nait bien dans les belles images, là, on a eu peu envie de lui deman­der d’enle­ver le balai mal placé. Et ça cause beaucoup pour du Arzak :-)

maison close

L’album de 64 pages comporte en sus en supplé­ment avec des illustrations/​peintures réali­sées autour du concept. C’est peut-être la partie la plus faible du recueil, Moebius pondant une floppée d’images desti­nées à être vendues très cher. Le fan se conten­te­ra de l’album dont il chéri­ra les couleurs et rêvera de faire le coup de poing contre les Wergs ou de cares­ser les seins d’Egland Trizz.

– Avertissem$&!!: ce produit contient du lettrage semi-informatisé.

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67 commentaires

  1. Blueb a défini­ti­ve­ment déteint sur le monde d’Arzach..?J’ai pris ces pages nouvelles comme telles;elles me plaisent,mais c’est autre chose et ressemble à une tentative(et pourquoi pas)de populariser,de rassem­bler autour de ces récits.Un peu comme le CORTO couleurs et ”maquette-bien-gros-c’est-bon-lecteur-t’as-vu”.
    Une curio­si­té sur Moebius dans ce trésor de la TSR et ses archives trés précieuses:Méconnaissable dans cette ”bande à derib”(le nom à taper),ovni documen­taire où le burlesque(ou tenta­tive de…Plutot)se mele à des sujets et des audaces qui surprennent dans un 50 minutes qui semble impen­sable aujourd’­hui à la télévi­sion.http://​archives​.tsr​.ch/​h​ome

  2. ”Arzach” que j’écris,ho…
    (Pour le syndrome Tintin,c’est fort bien vu.Mais les réflexions,les souhaits de Moebius laissent à penser le meilleur quant à la suite,non?)

  3. Oui, malgré ces mini réticences, c’est du vrai plaisir pour les amateurs. Je rajoute le lien de la vidéo dans le billet pour les fans.

  4. Je pourrai éventuel­le­ment créer une page de liens pour que les visiteurs rajoutent ce qu’ils ont trouvé sur le Web. Sinon, je ne vois pas trop de quoi je pourrai parler dans un tel billet…

  5. J’étais assez surpris aussi quand j’ai acheté la première version noir et blanc. Je trouvais assez amusant le principe d’avoir les textes à côté (ça permet de retrou­ver une lecture muette comme dans Arzhh­hakk ou tout simple­ment comme quand on est petit), par contre j’ai moins adhéré au niveau de gris, surtout une fois que j’ai eu enten­du parler des versions couleurs affichés en expo ! J’ai compris après la démarche et mainte­nant, j’attends juste ma commande pour avoir la version couleur. En tout cas j’avais carré­ment adhéré au scéna­rio. Ce côté mélange western/​sf m’a aussi rappe­lé le garage hermé­tique sur ce tout petit passage où le fidèle bras droit se retrouve proje­té dans un monde western étrange (et où il ne reste pas très longtemps).

    La vidéo est excellente !

    En somme il n’y a que vous Giraud qui vous inter­es­sez à la Science-fiction ?
    – Oh je m’y suis intéres­sé pendant 20 ans mais mainte­nant je trouve ça un peu débile aussi.

    hihihi, on assume pas. ;)

  6. Cela rappelle l’anec­dote d’un Franquin,un peu tete baissée,face au ”père” Jijé devant quelques dessins scatologiques…Il y a un vrai coté gamin qui sont un peu genés d’avoir ”fait ça” et osent peu contre­dire un homme qu’ils aimaient,malgré tout.

  7. C’est vrai que Moebius a beaucoup dit qu’il ne faisait pas de la SF pour ne pas être catalo­gué. Mais c’est finale­ment elle qui l’a rattra­pée. Et en 74, Métal n’était pas encore lancé ou je me trompe ?

  8. Décembre 74 métal hurlant juste­ment. (dixit wikipe­dia, j’étais pas là pour le voir)

    Mais la vidéo date de 76. Ils parlent d’Arz­hack à la fin.

  9. @ lian : oui après reflexion ( rue st denis :) je me suis dit que faire un billet sur une video gache­rait tout le plaisir de la decou­verte …En tous cas , superbe pépite !

    J’irais feuille­ter ce nouveau Arzach …Mais j’attend surtout l’expo Moebius qui arrvive prochai­ne­ment à la Fonda­tion Cartier : j’espère qu’elle sera aussi riche que celle d’Angou­lème en 2000 et quelques …:)

  10. @kris : cette case sort de l’ordi­naire puisqu’elle fait les 2/​3 d’une planche :-) Mais l’ensemble est de très bonne tenue graphique.
    @olivier : je crains un peu que ce soit basé sur son travail récent.

  11. C’est un peu comme du Achille Talon muet ? À remar­quer que dans la verson ”noir et blanc”, les bulles étant placées à l’exté­rieur de la planche, on peut presque faire comme si c’était du muet :-)

  12. Je viens de le feuille­ter en librairie ,
    j’aime ce format , on s’en prend plein la gueule , ça en jete !

    Effec­ti­ve­ment les couleurs on l’air d’avoir été faites par lui .

  13. Black­sad j’ai adoré le premier, un poil moins le deuxième et j’ai trouvé que le troisième ne marchait pas du tout.

    • @vincent giard : Surtout que Arzak a été une référence pour Miyaza­ki (le début y fait furieu­se­ment penser). Merci pour ce premier commen­taire. Et intéres­sant blog (que l’on ne peut pas commenter ?).

  14. Je me souviens avoir été surtout capti­vé par le dessin, les cadrages notamment.

    Entre Miaza­ki et Moebius c’est une grande histoire. :)

  15. @olivier : hommage à Moebius qui doit faire partie du recueil d’hom­mages que l’on trouve partout en solde.

    @Glorb : Arzak c’est toujours un choc. Une ouver­ture vers un autre monde.

  16. Lu et approu­vé ce WE :-)

    Moi j’aime bien le recueil de la fin , ça me rappel l’expo que nous avons vu et aussi l’époque des Arts book moeb ( MAde in.., fusion etc )…Ce receuil en appel un autre ( j’espère ;)

    Avec cet album je retombe dans Moeb avec bonheur ( grandes cases et belles couleurs /​ récit marrant et surprenant )

    Mis a part la main et le bras sur l’illus­tra­tion de la couv qui sont pas à mon goût , tout est bon dans c’cochon là :-)

  17. @olivier : oui, ce satané bras. Mais je trouve les illus­tra­tions (sauf une) plus faibles que l’album, ce qui est un comble.
    @oralik : si il pouvait me donner les numéros du loto…

  18. @ glorb
    Le 2 était une décep­tion à la première lecture en ce sens qu’il lui manquait les atmosphères fortes des lieux du T1, cette ambiance ”polar”. Le 3 une décep­tion à la première lecture, surtout que certaines couleurs étaient vraiment criardes !

    Je viens de lire black­sad T4, et je trouve qu’il se situe au niveau du 3, en ce qui concerne de fonction­ner ou pas*.

    Mis à part un succu­lent person­nage d’hip­po­po­tame détec­tive véreux, et le charis­ma­tique comparse weekly qui finira par voler à black­sad sinon la vedette, du moins le capital sympa­thie du public.
    D’un autre côté, ce T4 de black­sad est une grande leçon de graphiste et de coloriste (l’auteur semblant en partie s’être perdu­dans ses couleurs sur le T3, voir ”histoire des aquarelles” Hors série).

    *Bon, il faudra que je le relise je n’étais pas déten­du pour le faire.

  19. @ olivier
    Ton avis sur cet Arzach risque de me faire regret­ter d’avoir déjà dépas­sé mon budget bd avec Blacksad.…

    @ Li-an

    Ton avertis­se­ment ”ce produit contient du lettrage semi-infor­ma­ti­sé” devient dans ce cas rigolo, étant donné que Moebius a TOUT dessi­né (a part les bulles) et peint avec son oeil et sa main via les outils infor­ma­tiques cintinq 21 de Wacom et Photo­shop de Adobe.

    Source : Moebius dans une inter­view de DBD, le numéro, il me faudra le chercher à la bibliothèque.

  20. @ olivier
    Ton avis sur cet Arzach risque de me faire regret­ter d’avoir déjà dépas­sé mon budget bd avec Blacksad.…

    @ Li-an

    Ton avertis­se­ment ”ce produit contient du lettrage semi-infor­ma­ti­sé” devient dans ce cas rigolo, étant donné que Moebius a TOUT dessi­né (a part les bulles) et peint avec son oeil et sa main via les outils infor­ma­tiques cintinq 21 de Wacom et Photo­shop de Adobe.

    Source : Moebius dans une inter­view de DBD, le numéro, il me faudra le chercher à la bibliothèque.

  21. @olivier : l’image en noir et blanc ? Finale­ment, ce n’est pas si mauvais que ça ces illus­tra­tions. Disons un peu ”bateau”.

    @kris : oulà, faut que je m’accroche pour suivre.

  22. @ kris : ta descrip­tion de la saga Black­sad corres­pond assez à ma vision de la chose. :) Par contre weekly me sortait un peu par les narines déjà dans le 3. Le côté sidekick marrant pour compen­ser Black­sad le héros sombre me parais­sait déjà un peu raté. Je pense que ça allégeait une ambiance qui méritait d’être vraiment noire.

  23. @kris : Arzach reste­ra en librai­rie pendant longtemps encore ( Glenat est de la partie cette fois ci ), donc tu auras bien 18 euros qui traine un de ces 4 dans tes poches :-)
    En tous cas , ton avis m’a donné envie ( mais je l’avais deja un peu ) de me procu­rer ce tome 4. Person­nel­le­ment , je suis ébahit par le travail de Guarni­do et je trouve que le binome fonctionne.
    Il me tarde de voir des origi­naux en vrai un de ces 4 !

    @Li an : Non la peinture ( présente à l’expo ) , tout a la fin ( avec la liste de tous les albums ). Une peinture que je trouve assez lourde. ( mais bon encore une fois , sachant l’age qu’il a et le passé artis­tique que l’on sait , cette avis n’est qu’un grain de semoule dans l’océan )

  24. Bonjour Li-An (je sais, j’avais encore disparu)et bonjour à tous.
    Plus qu’un croise­ment entre Western et SF, je vois surtout ”Arzak l’Arpen­teur” comme un western trans­po­sé. Et pas n’importe quel Western du reste car si les ”Wergs” sont les indiens et les ”Humains” les cow-boys, ”Arzak”, de toute évidence, est Mike ”Nez-cassé” Blueber­ry (lien entre les deux mondes).
    La narra­tion alter­née est efficace et classique.
    Mais comme toujours, c’est le dessin qui est prodi­gieux (les couleurs, en effet, sont manifes­te­ment de Moebius lui-même).
    ”ça c’est de la case” est une case incroyable qu’on pourrait longue­ment analy­ser. Moebius est peut-être le plus grand dessi­na­teur de l’his­toire de l’huma­ni­té (oui…). Peu importent le récit, l’humour ou la narra­tion, Moebius, avant tout, nous trans­porte physi­que­ment dans des univers tangibles. Son dessin pense plus encore que lui-même et que tous ses scénarios.
    Relire Arzak ou le Garage Hermé­tique relève de la madeleine de Proust. Une expérience utile tout autant que jouis­sive. Mais lire ”Le Chasseur Déprime” ou Arzak l’Arpen­teur”, à savoir retrou­ver dans de nouvelles aventures – qui sous nos yeux se déroulent et se découvrent – des person­nages mythiques demeu­rés plus de 30 ans en hiber­na­tion est un plaisir unique, inédit et indicible qui relève presque de l’expé­rience métaphy­sique et ce même si les histoires ne sont pas fonda­men­ta­le­ment novatrices.
    Merci Moebius.
    PS : ”Inside Moebius”, à mon sens, reste toute­fois son oeuvre la plus avant-gardiste du point de vue narratif.
    Black Dolphin.

  25. @kris : ben c’est pas parce que l’on dessine tout à la main que le lettrage n’est pas infor­ma­ti­sé. C’est bien le cas ici (tous les o sont identiques par exemple). J’ai mis semi infor­ma­ti­sé puisque c’est le lettrage origi­nal de Moebius qui a été utilisé.

    @olivier : moi, c’est le dessin noir et blanc qui fait penser à du Arno malade qui m’a le plus perturbé.

    @Black Dolphin : ah, les dauphins, ils parcourent le monde, ils vont, ils viennent. Tu seras toujours accueilli ici avac plaisir ami Black Flipper. Je ne dirai pas que ce soit Mike B. repré­sen­té ici. Il est beaucoup plus violent et radical que notre ancien sudiste.

  26. @Li-An : Tu as raison, l’Arpen­teur est bien plus radical, c’est seule­ment symbo­li­que­ment qu’il est selon moi Blueber­ry. Dans ”Nez-Cassé, Mike _​ devient_​ un indien et se retrouve entre les deux mondes, comme Arzak et finale­ment, comme lui, on peut dire qu’il se met à traquer les anomalies…

    Je venais de termi­ner l’album hier soir lorsque je me suis connec­té à ton blog, consta­tant que tu avais mis en exergue la même case qui m’avait le plus frappé.
    Je suis d’accord sur l’illus­tra­tion N&B, elle est très classique. Mais du Arno malade, te voilà plus radical encore que l’Arpenteur :)!

  27. Oui il est vrai que le dessin avec les gosses n’est pas non plus un must :)

    Euh , si je puis me permettre , le croisement/​ le mixe /​la trans­po­si­tion entre western et SF a toujours été dans l’oeuvre de Moebius.
    C’est pas nouveau nouveau non plus ;)

  28. @Li-An : J’ai bien obser­vé, je le concède. Ces sourires enfan­tins figés, le 3/​4 face en contre plongée, les yeux de la petite fille… Du Arno à qui il manque­rait quelques heures de sommeil. Ceci dit, même mineur, ce dessin demeure du Moebius : le grand aplat de blanc formé par la cape et qui contraste avec le niveau de gris général ainsi que la texture de la peau de l’ani­mal, là, même sous aspirine, Arno ne peut rivaliser.
    L’illus­tra­tion qui m’impres­sione, quant à moi, est celle où Arzak boit un verre, seul dans un bar. Les espaces intérieur ET extérieur sont d’un présence redou­table. Mais tu as raison, le meilleur est dans l’album. La planche de la page 18(où l’oiseau heurte et casse la canine géante d’un squelette animal) est de toute beauté.

    @Olivier : Oui, c’est exact. Mais j’y voyais ici, avec la défini­tion drama­tique de l’Arpen­teur, une trans­po­si­tion précise de ”Nez-Cassé”.

  29. @olivier : oui mais de manière bien plus décalée. C’était de la SF avec des clins d’oeil western. Là, c’est du mix.

    @Black Dolphin : pour les curieux, on trouve sur le site de la galerie … ah zut j’ai oublié le nom, bref une galerie parisienne qui expose et vend du Moebius en ce moment, des planches redes­si­nées par le Maître. Le compa­ra­tif est surpre­nant. Je tâche­rai de faire un billet rapide là-dessus.

  30. Euh, non, ils sont morts depuis bien longtemps (quand je parle des Humanos en général je pense à l’époque Dionnet etc…). Et c’est bien Slomka que je cherchais.
    De toute manière, j’ai du mal à croire que le Arzak va se vendre des brouettes.

  31. C’est vrai qu’les Humanos ça n’en a plus que le nom !!!
    Certes, le monde de l’édi­tion évolue et j’ me méfie de ma tendance (la quaran­taine !) à la nostal­gie (qui ne nous incline pas à l’impar­tia­li­té) mais franche­ment leur catalogue, en fait leur ”ligne édito­riale” ‑si tant est qu’ils en aient une, à part celle de coller au plus près des goûts du public, fussent ils creux, fut il indigent, n’a plus aucun rapport avec les fulgu­rances du premier âge. Mais n’est-ce pas l’époque qui a changé et avec elle l’audace et l’exi­gence de la produc­tion artis­tique ? Et de sa marge. Actuel­le­ment le mains­tream se la joue ”rebelle” alors qu’il n’est que poses convenues.
    Le seul truc intéres­sant chez les Humanos c’est l’excellent blog du père Dionnet, puits de culture, d’intel­li­gence et de liber­té, teinté d’une certaine sagesse, ce qui nous ramène à l’oeuvre du temps…

  32. Je ne pense pas que ce soit de la nostal­gie que de compa­rer les Humanos avec ce qu’ils furent.
    Le goût du grand public a évolué avec l’offre. Plus l’offre est étendue, plus il est diffi­cile d’impo­ser une person­na­li­té sauf coup de chance. La ”surpro­duc­tion” incite à la paresse cultu­relle semble-t-il. L’Asso­cia­tion a prouvé que la volon­té de faire une BD ambitieuse existe toujours, après c’est aussi une question de généra­tion, de person­na­li­tés. On ne peut pas avoir deux Moebius et trois Chaland tous les cinq ans. D’un autre côté on peut très bien dire la même chose du cinéma…

  33. Plutôt amusant les varia­tions exposées (sur le site) de la galerie Slomka.
    Après l’édi­tion noir et blanc, puis l’édi­tion couleur, Moebius s’offre des varia­tions autour du même thème. :)

    Est-ce que je peux dire que certaines couleurs m’ont rappe­lé celles de Chaland dans L’Incal ? Mais de façon positive.

    Bon et cette expo alors, vous y êtes allés ?

  34. Bon, je suis en retard. J’ai lu cet album que j’ai fait acheter à la Biblio­thèque Municipale.
    Graphi­que­ment, j’ai retrou­vé avec plaisir des évoca­tions comme autant de petites madeleine de proust, de L’Incal, d’ Arsach , de Giraud (Artefacts et deserts à l’arrière goût western mâtiné de s.f) et même des maîtres du temps (person­nage de l’enfant).
    Coté histoire, je n’ai pas été gêné par la longueur de texte. Quitte à faire une histoire complète, autant qu’il y ait de la matière…
    J’ai été agréa­ble­ment et positi­ve­ment surpris par cet album, Moebius/​Giraud m’ayant souvent déçu dans ses créations de scéna­riste de Mister Blueber­ry en passant par le monde d’Edena.
    La fin de cet album m’à donné envie d’une chose certai­neet positive, c’est de lire la suite !

  35. Ah ça pour faire des expos et des démons­tra­tions de tablettes graphiques ! Mais pour ce qui est des bds, hein ! (à part ces délicieux petits carnets vendus à des prix prohibitifs)

  36. Effec­ti­ve­ment, j’ai moi aussi envie de lire la suite. On a plaisir à retrou­ver le person­nage et c’est plutôt bien mené. Le dessin est redou­table d’effi­ca­ci­té, de maîtrise. La couleur quand à elle est, au vu de la produc­tion actuelle, pas si mauvaise…

  37. @Chazamme : Loin de moi l’idée de criti­quer le maître ! :)
    C’était plutôt pour rire un peu. J’avoue je suis bien triste d’habi­ter en Angle­terre, et d’avoir du coup raté l’expo à Paris et de rater en ce moment l’expo à Cherbourg.

    Je trouve que Jean Giraud est quelqu’un de complè­te­ment équili­bré. Il est à la fois cet auteur gigan­tesque recon­nu par ses pairs et dans le monde entier et en même temps le petit éditeur indépen­dant qui a les yeux qui s’allument quand il parle des tirages de XIII (vu dans une inter­view vidéo y a quelques années). Je trouve ça génial et je pense que ce retour sur le devant de la scène est on ne peut plus mérité.

    Par contre s’il se met en retraite mainte­nant c’est pas chic. On sait comment ça se passe après. Ses ayants-droits vont refiler Arzhak à n’importe qui. ;)

  38. Ah, c’est sûr, je sens qu’on n’a pas fini de râler quand il ne sera plus là. Déjà qu’on râle pas mal ces dernières années :-)
    Je suis proba­ble­ment de la généra­tion Strange mais les hommes en collants ne m’ont jamais beaucoup attirés.

  39. @ Glorb : Ses rapports avec le pouvoir et l’argent me semblent équili­brés. Je ne pense pas qu’il aie jusqu’à récem­ment abusé de l’auto-célébra­tion ou cédé à la facili­té. Je trouve même intéres­sant cet essai de théori­sa­tion (ça existe ?)d’une démarche intui­tive, empirique et sensi­tive (extra(sensorielle ?). Je trouve qu’il a plutôt moins que d’autres eu cette période de baisse graphique (jusqu’à la maldresse quelque­fois) qui affecte jusqu’aux plus grands. Il s’est peu compro­mis dans des produc­tions faciles et a même jusqu’à récem­ment encore expéri­men­té, toujours gourmand, à l’affut, chercheur dans l’azur. Peut être un peu fatigué désor­mais mais n’est ce pas un peu normal quand même ?…

  40. Au fait messieurs, avez-vous lu Généra­tion Strange de JM Lainé et S Carlet­ti chez Flamma­rion, ça fait chaud au coeur…

  41. Ah mince suite au ennuis de santé , ça serait en plus râpé pour la suite dessin­née d’ Arzak par Moebius ?
    des infos à ce sujet ?

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