Kililana song (Benjamin Flao – Futuropolis)

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J’espère sincè­re­ment que le prochain gouver­ne­ment saura limiter les dépla­ce­ments des auteurs BD vers l’étran­ger afin d’évi­ter la multi­pli­ca­tion des carnets de voyage et autre histoires exotiques. En atten­dant, Kilila­na song est le premier album de Benja­min Flao en tant qu’au­teur complet. Naïm est un petit garçon débrouillard dans la bonne ville de Lamu qui passe le plus clair de son temps à fuir son grand frère qui aimerait le voir au madras plutôt qu’à zoner dans les ruelles. Avec son dessin relâché – qui n’est pas sans me rappe­ler étran­ge­ment le travail de Coute­lis – Flao fait merveille en évitant la carte postale et en se mettant à hauteur de son petit héros. Pour tout dire, il ne se passe pas grand chose dans ce tome 1 malgré une histoire de cargo pas net et un vieux gardien d’arbre à esprits. On se contente de filer dans les rues, d’aller au ciné voir un film indien, de gruger les touristes et de savou­rer une bouteille de Coca. C’est dépay­sant sans préju­gé ni volon­té d’exo­tisme, pas mal du tout pour l’ambiance. Flao dessine de manière vraiment intéres­sante, se concen­trant sur le rendu des visages et laissant le reste dans un flou dynamique. Une petite réticence quand même : les dialogues très familiers tendance franchouillards m’ont un peu pertur­bé et, de manière un peu paradoxale, on a l’impres­sion que les clichés ne portent plus nos frères d’Afrique mais sur les expat’ réjouis qui sont devenus très prévi­sibles dans la repré­sen­ta­tion qu’on en fait.

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8 commentaires

  1. La première phrase;elle vient du coeur!Et,oui,trés ”Coutelis”.(Bon,ben il est passion­nant mon commentaire).
    A quand les carnets de voyage imagi­naires ou rétrospectifs…

    • @julien : en fait, c’est terrible, on dirait que Flao a trouvé quelque chose que Coute­lis cherche…
      Quant à mes opinions sur les carnets de voyage, j’ai décidé que ce serait ma marque de fabrique afin d’être invité dans les débats télévi­suels sur la question.

  2. A propos de Coute­lis, il se dit qu’A.D. Grand-Rivière devrait faire son retour avec une 5e aventure inédite scéna­ri­sée par lui-même, au sein d’une intégrale, recolo­ri­sée par ses soins, chez un nouvel éditeur-mystère.

  3. J’aime vos pointes d’humeur. Il serait peut-être bon en effet d’envi­sa­ger un visa spécial très restric­tif pour les auteurs de bande dessi­née. Ce métier ne se pratique bien qu’en­fer­mé dans un bon bureau et penché sur une lourde table à dessin. Tous ces carnets de voyage publiés ne sont que la preuve affli­geante d’une profes­sion oisive et déres­pon­sa­bi­li­sée qui a oublié ce qu’était le dur labeur de la planche à l’ancienne. Cela a trop duré. Insti­tuons le passe­port pour le voyage immobile. Ce sera la planche de salut d’une profes­sion à vau-l’eau.

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