Mother London (Michaël Moorcock – Lunes d’Encre Denoël)

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Michaël Moorcock, je l’ai décou­vert un peu en même temps que je décou­vrais Moebius – lequel a d’ailleurs utili­sé le person­nage Jerry Corne­lius dont Moorcock avait fait don à la commu­nau­té SF. J’ai donc emprun­té à la biblio­thèque de St Malo, assez riche en SF à l’époque, tout ce que j’ai trouvé de cet auteur britan­nique. Je me rappelle de ma fébri­li­té en ouvrant L’assas­sin anglais au titre génial… mais dont je n’ai plus aucun souve­nir. Il y avait aussi Elric le Nécro­man­cien qui annon­çait le look elfe noir et gothique – avec son épée buveuse de sang – et son cycle de fin du monde où une poignée d’humains atten­daient l’extinc­tion de la race et du soleil en tentant d’oublier son ennui. Et puis je suis passé à autre chose, pas vraiment rendu accro.

Mother London est sorti en France en 2002, j’en ai enten­du beaucoup de bien et j’étais curieux de voir ce qu’un Moorcock vieillis­sant pouvait faire autour du Blitz sur Londres. Autant dire que l’on n’est pas déçu du voyage.
En même temps, c’est impos­sible d’expli­quer ce roman. On y découvre plusieurs person­nages haut en couleurs qui se croisent et se recroisent dans Londres entre les années de Seconde Guerre Mondiale jusque dans les années 80, vague­ment unis par des dons télépa­thiques dont ils sont encom­brés – faire les mediums est trop risqué. Mais c’est aussi un roman sur Londres et son histoire, sur ce qu’elle est devenue depuis les années 40 avec proba­ble­ment une autobio­gra­phie dégui­sée (le person­nage de David Mumme­ry, assoif­fé d’His­toire, a le même âge que Moorcock, on croise toute la presse under­ground des années 60/​70). Et c’est enfin un texte politique, dégoû­té par le béton, le pouvoir de l’argent et la fin de la cité populaire au profit de nouveaux bobos et banquiers/​publicitaires et une attaque en règle des Conser­va­teurs (Churchill compris, ce qui est peu courant).
Le livre est diffi­cile à résumer parce que Moorcock ne cherche pas à créer un récit. Les époques s’entre­choquent, se répondent ou pas, les person­nages secon­daires ont droit à une belle scène et dispa­raissent sans crier gare, rien n’est figé, tout est dans le flou du souve­nir. Il reste le plaisir de la lecture et la décou­verte de héros atypiques et terri­ble­ment touchants que l’on regrette comme de vieux amis. Et dommage que je n’ai jamais mis les pieds à Londres, j’ai sûrement loupé des tas de choses.

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4 commentaires

  1. J’ai ce roman, dédica­cé par le maître. Malheu­reu­se­ment, par manque de temps, je ne l’ai pas encore entamé. Ce que tu dis là me conforte dans mon choix de cet achat.

    Euh, pour Londres, moi non plus je n’y suis jamais allé. Mais est-ce vraiment trop tard ?

    A.C.

  2. Je le pense aussi. Londres est une ville-monstre qui me fascine. Nombre d’auteurs anglais, ou français, y ont puisé leur inspi­ra­tion pour écrire leur roman. Pour n’en citer qu’un, Neil Gaiman et son fabuleux Neverw­here, qui se passe dans le métro.

    Oui, c’est sûr, j’irai là-bas ! Avant ou après ma lecture, je ne sais pas…

    A.C.

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