Les Douze Enfants de Paris (Tim Willocks – Sonatine)

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Nous avions abandon­né Mattias Tannhau­ser du côté de Malte en 1565, le revoi­là sept ans plus tard à Paris, à la recherche de sa femme invitée à jouer de la viole à l’occa­sion du mariage de Margue­rite de Valois et d’Henri de Navarre. Si vous maîtri­sez un peu l’His­toire de France, vous vous doutez ce qui suit : notre héros se retrouve au beau milieu du grand bain de sang de la St Barthé­lé­my (tendance Massacre et Viol pour Tous).

J’avais adoré La Religion (lire) de Tim Willcocks et Les Douze Enfants de Paris est une suite incon­tour­nable – même si moins ”parfaite”. Comme à son habitude Willcocks est d’une préci­sion histo­rique diabo­lique et on suit ses person­nages dans un Paris post-médié­val absolu­ment crédible – du Palais du Louvres jusqu’aux bas-fonds des Cours des Miracles. L’ins­pi­ra­tion Dumas père est encore plus marquée du fait de la situa­tion géogra­phique (un valet débrouillard et un cheval hors norme) et on y trouve même du Victor Hugo. Il faut néanmoins souli­gner une diffé­rence impor­tante entre le premier roman et celui-ci : l’irrup­tion de la métaphy­sique et du symbo­lisme de manière un peu gonflante pour qui n’accroche pas à certains thèmes (tarot, anges gardiens, Déesse Mère…) qui rappellent vague­ment Jodorows­ky. D’un côté la Vie incar­née par Carla de La Penau­tier qui accouche de manière parti­cu­liè­re­ment détaillée et de l’autre, la Mort faite homme sous les traits de Mattias, son mari. Au milieu du grand massacre, Mattias sombre dans une folie venge­resse et son humani­té ne survit que grâce à quelques enfants croisés qu’il se résout à aider un peu à contre-cœur.
Person­nages démesu­rés et attachants, combats chirur­gi­caux et homériques, torrents de sang et humani­té grouillante, c’est un bouquin obliga­toire si vous avez aimé La Religion qui rappelle, encore une fois, que les puissants sont détes­tables dans leurs guerres pour le pouvoir et que le Diable a inven­té la guerre de religion pour entuber les hommes. L’anti Stéphane Bern par excellence.

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4 commentaires

  1. Pas encore lu ”La religion”, qui attend sagement son tour sur ma PAL.
    Mais vu les critiques dithy­ram­biques (et encore, je pèse mes mots, et je ne crois pas avoir vu une seule critique négative), il a intérêt à être vraiment bon, parce qu’avec tout ça, ”expec­ta­tions are high” comme disent les anglo-saxons… ;)

    Ceci est donc un commen­taire très intéres­sant sur un livre qui n’est même pas le sujet de l’article… :D

    • Il y a toujours un risque quand on a trop lu de chose sur un livre ou un film. Mais si tu accroches un peu, tu risques de plonger.

  2. Après avoir lu ton billet sur ”la Religion”, intri­gué, j’ai lu le bouquin, et là j’ai été terri­ble­ment déçu (et je connais une personne qui n’a pas pu le termi­ner). Bien sûr il y a de belles scènes et de bons persos, mais tout ça est bien trop long , lourd et répéti­tif à outrance (les scènes de batailles dantesques au début, mais aussi bien complai­santes, finissent par devenir aussi indigestes que des super king burgers à la chantilly). J’ai crié grâce à de nombreuses reprises jusqu’à perdre le fil de l’intrigue et ne plus voir où tout çà menait.
    Bref, encore une fois tu nous fais un beau résumé, tout de même alléchant (le contexte histo­rique parisien m’attire bien), mais je crois que cette fois-ci je ne l’achè­te­rai pas, je l’emprunterai en bibliothèque..

    • Si tu n’a pas aimé la Religion, je crois qu’il vaut mieux passer sur celui-là – au moins, tu te méfie­ras de mes goûts litté­raires la prochaine fois. À la fin, j’étais aussi un peu soûlé par la préci­sion chirur­gi­cale des combats – on finit par comprendre comment ça marche et on voudrait voir l’his­toire avancer.

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