Chez les Thibétains ( Isabella L.Bird – fédérop )

Bon, j’ai mis une cravate et un beau costume : je chronique ici mon premier service de presse officiel. Depuis le Margouillat, c’est quelque chose que j’évite soigneu­se­ment. Rien de tel que d’ache­ter soi-même un objet cultu­rel pour pouvoir l’assas­si­ner en toute impuni­té et sans aucun remord. Quoiqu’il en soit, les éditions fédérop ont trouvé ma critique d’ Une anglaise au Far West de la même Bird (https://​www​.li​-an​.fr/​?​p​=​1​690) suffi­sam­ment intéres­sante pour me faire parve­nir ce second ouvrage dispo­nible en français de la grande voyageuse britannique…
C’est un livre de voyage très diffé­rent du premier, autant vous préve­nir tout de suite. Lors de son périple au Colora­do, Bird était seule, en touriste, écrivant à soeur ses mésaven­tures et rencontres au fur et à mesure qu’elles arrivaient. Pour son voyage au Tibet, elle est devenue une voyageuse réputée grâce à ses écrits et parcourt les montagnes accom­pa­gnée de guides, porteurs, conduc­teurs de chevaux etc… C’est évidem­ment moins glamour et surtout, on sent que le point de vue est plus éloigné des autoch­tones (mais ça peut évidem­ment s’expli­quer par l’écart de culture qui n’était pas aussi grand avec les colons du Colora­do). On est d’ailleurs presque dans le roman d’aven­tures de l’époque puisqu’elle assume parfai­te­ment son rôle d’Anglaise digne et prête à montrer la voie par sa volon­té et son courage. On retien­dra une descrip­tion sans conces­sion du clergé tibétain ( si je ne me trompe pas, le Tibet était une théocra­tie autori­taire ) peu politi­que­ment correcte. Les divers mesqui­ne­ries subies par les indigènes conver­tis au chris­tia­nisme sont réguliè­re­ment rappe­lées et ça m’a remis en mémoire une extra­or­di­naire BD lue dans ”Bayard” ou ”Coeur Vaillant” qui voyait un jeune tibétain chrétien choisi pour devenir Dalaï Lama tenter d’échap­per à son sort.
Le plus intéres­sant, c’est évidem­ment sa descrip­tion d’un monde dispa­ru : les caravanes qui passent de Chine en Inde, les troupeaux de moutons qui mettent un an à voyager, les villes de frontières et la foule dispa­rate de commer­çants et de voyageurs. On a l’impres­sion que l’on va croiser d’un moment à l’autre un jeune Corto Maltese ou même le Major Grubert. Et elle fait un portrait saisis­sant du guide hâbleur, malhon­nête et violent qu’on lui a attri­bué, au couvre chef invrai­sem­blable et qui rançonne tous ceux qu’il croise. Mais le person­nage qui l’aura proba­ble­ment le plus marqué, c’est … son cheval. Autant ça parais­sait évident de la part d’une voyageuse solitaire qui n’avait que sa monture comme compagne et confi­dente, autant ça semble proche du ridicule de la part d’une vieille femme entou­rée et proté­gée. Ou alors très britannique…
Reste quelques images étonnantes d’une Isabel­la Bird fêtée par un campe­ment ou escala­dant un col dans la glace de l’Hima­laya. À vous de voir…

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2 commentaires

  1. Si je comprends bien, on est très loin d’Alexan­dra David-Neel, mais cela corres­pond peut être mieux à ce que vivait un voyageur ordinaire.

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