Des soldats d’honneur – Donjon Monsters ( Bezian, Sfar & Trondheim – Delcourt )

Dans le Donjon, tout n’est pas obliga­toi­re­ment bon. Je ne vais pas réexpli­quer ici le concept de la série Donjon mais, dans le cas qui nous occupe, la Donjon Monsters invite des dessi­na­teurs plus ou moins presti­gieux (mais doués graphi­que­ment, c’est pour ça que je n’y suis pas, ah ah ah) à réali­ser un album autour d’un des person­nages ”monstrueux” des séries princi­pales. Bezian s’y colle donc.
Passons une couver­ture peu engageante (il serait tant de faire un vrai logo tant l’actuel fonctionne mal ici) aux couleurs vagues et admirons le conte­nu. Pour la première fois (il me semble), voilà un Monsters qui ne s’attache pas à un person­nage connu mais à un obscur figurant de la série. Görk, soldat de la Géhenne, doit exécu­ter son frère qui n’a pas su empêcher Marvin de faire des siennes. S’en suit une espèce de road movie à la première personne du singu­lier, monologue dépri­mé et peu fufutte d’un pauvre type qui n’a que la guerre pour s’amu­ser, parta­gé entre honneur imbécile et frater­ni­té refou­lée. Le dessin de Bézian est magni­fique. Je n’ai jamais été très fan de son travail que je trouve trop monoli­thi­que­ment sombre mais, là, il fait merveille avec les hachures très fines, son travail subtil sur les ombres et ses cadrages impec­cables. En se tenant à l’écart des sentiers balisés qui mettaient les dessi­na­teurs invités un peu en porte à faux, Sfar et Trond­heim ont réali­sé une espèce d’album concept étonnant qui montre qu’hé­roïque fantai­sie ne rime pas obliga­toi­re­ment avec univers télépho­né voire pourri. Après le Monsters de Blutch et celui de Killof­fer, il semble­rait que ce soit la série qui s’impose face aux trois princi­pales en rupture de dessinateur.


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9 commentaires

  1. Je crois que ce qui est énorme dans cette bd, c’est d’avoir le point de vue d’un person­nage avec une psycho­lo­gie bien parti­cu­lière. Il est en effet pas très futfut et se comporte en tant que tel.

  2. Contrai­re­ment à toi j’ ai toujours été fan de Bézian mais là j’ ai l’ impres­sion qu’ il s’ est déchi­ré ! Comment ai-je pu passer à côté de ce bouquin ? Un oubli que je vais m’ empres­ser de ”réparer”

  3. Jamais dans le confort, Bézian. Toujours dans la remise en question, à la recherche de l’excel­lence, de la manière la plus à même de servir le récit, tel un Hitch­cock. Pas un stakha­no­viste, plutôt un orfèvre, un artisan, un artiste (avec ce côté ”scien­ti­fique” d’un Kubrick).

  4. Ah, un fan. Moi, j’ai du mal avec sa BD en général. Je me rappelle d’un festi­val d’Anne­çy où il était une vraie star.

  5. Ben,c’est la m^me génération,la m^me traver­sée de ces années 80-trés en vue ces deux là,trés à la mode partout-et la m^me dispa­ri­tion soudaine(Sauf que Bézian est revenu il y a quelques années déjà).Le rapport est pas terrible,mais comme la famille de:Vincent Hardy,Jean Léon Huens,Beuville(…)est déjà passée par ici,je me suis dit qu’un cousin germain,une belle-soeur ou un grand père de Ab’84 pourrait peut etre donner de ses nouvelles…Pardon.

  6. Il faudrait quand même que je fasse un billet sur lui pour voir apparaître sa cousine. Bézian a un peu dispa­ru de la BD parce qu’il se consa­crait à l’ani­ma­tion il me semble.

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